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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 07:38

 

 

Sherlock 1Les Enquêtes de Sherlock Holmes – L'Aventure du ruban moucheté - Arthur Conan Doyle – Christel Espié (The Adventure of the Speckled Band – 1892 – Traduit de l'anglais par Blandine Longre)

 

 

 Voici une très belle présentation de la nouvelle parue en 1892. Le texte (traduit bien sûr ici) est celui de Conan Doyle et les éditions Sarbacane ont confié l'illustration du récit à Christel Espié.

 

Vous connaissez le principe de la chambre close ? Un mort dans une pièce fermée de l'intérieur et aucun indice d'effraction de l'extérieur. Qui peut bien être le meurtrier ?

 

Une enquête très classique avec une jeune femme en pleurs, effrayée, dont la sœur sur le point de se marier a été retrouvée morte dans sa chambre. Pas de blessure apparente, pas de maladie … Et c'est la jeune femme se sent à son tour menacée. Une affaire pour le célèbre détective londonien.

 

Il mènera son enquête avec son fidèle ami le Dr Watson et se trouvera confronté à un véritable mystère. Le seul indice est une étrange phrase prononcée par la mourante et qui met en garde contre un « ruban moucheté ».

  DSCF8039

L'enquête mène les deux amis dans la campagne anglais, dans un manoir dont le propriétaire n'est autre que le beau-père tyrannique de la jeune femme.

 

Comme à l'accoutumée, le célèbre détective résoudra cette énigme grâce à son sens de l'observation et de la déduction, et à son esprit cartésien.

 

Le plus de cette édition, ce sont les superbes illustrations de Christel Espié. Elle a su donner vie à ce récit en l'accompagnant de véritables tableaux pleine page ou même parfois sur des doubles-pages qui plongent totalement le lecteur dans l'atmosphère du récit.

DSCF8011    DSCF8053

 

C'est un pur bonheur que de regarder tous les détails apportés à l'architecture de la capitale londonienne, ses rues pavées luisantes de pluie, mais aussi aux décors intérieurs. Le travail sur les couleurs est également magnifique, tant les couleurs sombres qui expriment le mystère que celles si particulières de la campagne anglaise.

 DSCF8043

 

Le grand format de cet album permet de donner toute la place aux illustrations mais il faut dire quand même qu'il a du mal à trouver une étagère à sa taille ! 

 

 Christel Espié est une jeune illustratrice qui aime Norman Rockell et Jane Austen. C'est pas un signe, ça ? A suivre donc.

 

    Nouvelle participation au mois anglais   

keep-calm-and-read

et au challenge Thrillers et polars Challenge thriller

 

 

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27 avril 2013 6 27 /04 /avril /2013 15:46

 

l'enfant cachée couvL'Enfant cachée - Loïc Dauvillier, scénariste / Marc Lizaro, dessinateur , Greg Salsedo, coloriste

 

Pas facile d'aborder la Deuxième guerre mondiale et particulièrement la Shoah pour un public jeunesse.

J'avais vu que c'était possible toutefois avec le roman  Un Jour de Morris Gleitzman, mais une BD ?

Et bien Loïc Dauvilliers et Marc Lizaro ont réussi l'exploit de faire une BD intelligente, pleine d'émotion, sans jamais éluder les sujets très difficiles tels que les rafles, les camps et l'horreur nazie.

Dans L'Enfant cachée, c'est au travers du récit d'une grand-mère, Dounia, que nous retraversons cette sombre page de l'Histoire.

Elsa c'est la petite-fille de Dounia. Une nuit elle surprend sa grand-mère pas encore endormie qui regarde de vieilles photos. La petite fille questionne la vieille dame sur la cauchemar qui l'a tenue éveillée. Elle ne croit pas si bien dire.

Dounia commence donc à lui raconter son histoire de petite fille juive pendant la guerre. Les vexations à l'école, l'étoile jaune, les insultes, la répression policière, l'arrestation de ses parents, les heures passées cachée, seule, dans une armoire en attendant qu'une voisine vienne la délivrer et la cacher chez elle. l'enfant cachée 1

Dounia devra changer de nom, et elle passera le reste de la guerre à la campagne, chez des gens accueillants, en attendant peut-être le retour de ses parents.

Rien est occulté dans cet album, ni l'horreur (une seule image m' a presque fait sursauter en tournant une page, une image qui prend toute la page parce ce que ce qu'elle représente devait aussi prendre tout l'espace pour ceux qui voyaient les rescapés rentrer des camps), ni la bonté et le courage de ceux qui ont su prendre soin de ces enfants cachés.

Par la bouche de la grand-mère, c'est la petite Dounia qui s'exprime, une petite fille encore hantée par ce qu'elle a vécu. Elle ose raconter tout cela à sa petit-fille alors qu'elle n'a jamais pu en parler à son propre fils.

l'enfant cachée 3

C'est un album très émouvant, délicat, qui permet d'aborder ce sujet avec les plus jeunes. Un véritable réussite aussi côté graphique. Les personnages à grosse tête ronde permettent de garder malgré tout une distance bienvenue avec la lourdeur du propos qui serait impossible à tenir à des enfants trop jeunes.

Les avis de Hérisson, Lasardine, Noukette

 

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2 juin 2012 6 02 /06 /juin /2012 08:18

Les Passagers du vent - François Bourgeon

Il y a des périodes où je n’ai plus très envie de lire. En général, ça ne dure pas. Et quand je dis « pas envie de lire», tout est relatif. J’ai quand même besoin d’avoir un livre entre les mains. Dans ces cas là, je retourne vers mes BD. Cette fois-ci j’ai repris une série que j’aime, que j’adore, que j’ai lue au moins 50 fois et que je relis toujours avec le même plaisir gourmand , autant pour la qualité du récit que pour la beauté des images.

J’ai acheté le premier album en 1980, j’ai trépigné en attendant la sortie des quatre autres. Après la lecture du cinquième et dernier album, je me suis sentie aussi orpheline de la jeune Isa, que lorsque Mankell a cruellement fait disparaître Wallander de notre horizon. 

couverture

Le Ponton Le comptoir de Juda

L'heure du serpentLe Bois d'ébène

L’héroïne de cette série c’est Isa, née Agnès de Roselande. Sa compagne d’enfance a usurpé son nom et sa fortune et elle se retrouve dans un couvent où elle a le temps de cultiver sa rage et la haine envers son ancienne camarade de jeu dont elle porte maintenant le nom.

 Les cinq albums couvrent deux années de la vie mouvementée de la jeune Isa au 18ème siècle. Elle veut commencer une nouvelle vie et embarque pour le Nouveau Monde sur le navire de Benoît de Roselande, son frère qui ne sait pas qu’ils sont frère et sœur, pour le plus grand malheur de notre héroïne.

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Elle rencontrera Hoël, un matelot breton naïf et totalement sous son charme, une jeune anglaise sans complexe et au langage fleuri, incapable de résister à un beau garçon et aussi rousse qu’Isa est brune. Elle découvrira également l’horreur des combats navals qui opposent les flottes françaises et anglaises, le commerce triangulaire et la traite des noirs.

Son tempérament fougueux ne lui amènera pas que des amis car elle ne cessera de s’insurger contre toutes les injustices qu’elle croisera sur son chemin, que ce soit la condition des « classes inférieures », celle des Africains ou celle des femmes. Elle refusera toujours de se soumettre, se montrera féministe, et abolitionniste avant l’heure.

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 On a peine à croire en la quittant au bout de cinq albums qu’elle n’a alors que 18 ans, tant elle a vécu, souffert et lutté. Mais sa jeunesse est sa force et on devine bien que d’autres aventures vont la porter encore longtemps, avec toujours la liberté comme moteur de vie .

L’histoire d’Isa et de ses compagnons est passionnante. Elle traverse la grande histoire et comme toujours avec Bourgeon, les personnages féminins  sont à l’avant plan.

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Comme dans toutes ses séries, on retrouve une brune et une rousse, et quelles que soient les époques, les histoires, les situations, ces femmes ont un caractère bien trempé et leur incroyable énergie est bien souvent mise à l’épreuve dans un monde d’hommes lâches, avides et brutaux (ce sont des séries historiques, tout cela a bien sûr beaucoup changé depuis !).

La précision du trait de Bourgeon est étonnante. C’est avec une minutie incroyable qu’il peint un paysage mais aussi les corps, la vie en mer, l’organisation d’un navire, un combat naval ou le commerce des esclaves. C’est ce dessin particulier qui fait aussi qu’on revient à ses albums, qu’on les redécouvre sans cesse, qu’on s’y replonge pour y trouver à chaque fois un détail nouveau.

30 ans après, cette fresque romanesque n’a pas pris une ride.


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21 avril 2012 6 21 /04 /avril /2012 07:36

 

Charles A l'école des dragonsCharles à l’école des dragons - texte d'Alex Cousseau - illustrations de Philippe-Henri Turin

 

J’ai découvert cet album grâce à Jen et je ne regrette pas d’avoir écouté ses cris enthousiastes.

Cet album est d’une beauté !

Je me suis littéralement perdue dans les grandes pages, les couleurs vives et le trait délicat de l’univers proposé par Philippe-Henri Turin. Et la qualité des illustrations est rehaussée par une histoire très touchante et drôle à la fois.

Charles est un adorable dragounet, il est beau, intelligent, bref, il a toutes les qualités. Ce sont ses parents qui le disent. !

Pourtant si on veut être objectif, Charles n’est quand même pas le dragon idéal. Il a des pieds gigantesques, des ailes tout aussi grandes dont il ne sait que faire, et surtout il préfère lancer des mots plutôt que cracher du feu. Il faut être père ou mère aveuglé par l’affection pour ne pas se rendre compte qu’un dragon qui ne sait ni voler ni cracher du feu est mal parti dans la vie.

Il le sent bien Charles que ça ne va pas être facile pour lui à l’école, il redoute son premier jour. Et il a raison. Les autres se moquent de lui, de sa façon de parler, de son manque d’enthousiasme pour l’apprentissage du vol ou du lancer de flammes. Ils le traitent de « poète », quelle insulte !

Il a parfois le spleen ce gentil Charles et c'est dans la poésie qu'il trouve refuge, ce qui lui permet de supporter les moqueries et la mise à l’écart, d’exprimer ses sentiments.  J'ai le corps d'une gazelle mais je suis un dragon. Regardez bien mes ailes, écoutez mon jargon...Voyez mes pieds pareils à deux grosses pastèques. N’importe quel orteil je le transforme en steak. Il n'a rien à envier à Baudelaire, vous ne trouvez pas ?

Ce superbe album parle très bien de la différence, de la dureté des cours d’école, de l’incompréhension face à la méchanceté. Pourquoi les autres se moquent-ils de son physique alors que ses parents lui ont toujours dit qu’il était beau ? Pourquoi ne peut-on pas être différent ?

Charles 1Rassurez-vous, Charles finira par s’accepter et se faire accepter.

Vous l’aurez compris j’ai tout adoré dans cet album. La richesse des illustrations appelle le lecteur à s’y replonger et à découvrir à chaque fois de nouveaux détails. Les couleurs font pétiller les yeux et la poésie de notre dragounet chéri met le sourire au lèvres.

Charles 2J’avais prévu de l’offrir, mais il a intérêt à être très très très gentil le petiot, s’il veut que je permette à Charles de s’envoler jusque chez lui.

Bladelor aussi a adoré.


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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 07:32
 
Aujourd'hui une BD en deux partie.
livre de jack - couvLe Livre de Jack - Dessin : O.G. Boiscommun / Scénario : D.P. Filippi
Une bande de gosses des rues dans un monde qui pourrait être celui de Dickens traîne son ennui, leur chef Stanley à leur tête. Pour faire vraiment partie de la bande, Jack doit entrer dans un manoir qu'on dit hanté et y dérober quelque chose. Même si Sam, la seule fille de la bande lui dit qu'il n'est pas obligé de faire une chose pareille, il fonce, il n'a pas envie d'être pris pour un trouillard.
 
    livre de jack - 2
 
 Une fois entré, il lui semble entendre des bruits bizarres, il prend un objet au hasard et ressort plus vite qu'il n'a pénétré dans cet étrange manoir.
 
 
livre de jack - 1Livre de Jack
 Cette expérience le rapproche de Sam avec laquelle il découvre que le livre raconte sa vie au fur et à mesure que les événements arrivent, à la minute près. Pris de peur, ils décident de remettre dès le lendemain le livre à sa place. Mais au matin, le livre a disparu et Jack commence à subir une étrange transformation, comme si quelqu'un avait changé son destin, d'une phrase, et ce quelqu'un ne peut être que l'horrible Stanley.
 Jack et Sam entament alors une course contre la montre pour rompre le sort, et pour que Jack redevienne maître de sa vie.
 
livre de sam - couvLe Livre de Sam - Dessin : O.G. Boiscommun / Scénario : D.P. Filippi
Sam et Jack retournent au manoir por déposer le livre de peur qu'il ne tombe entre de mauvaises mains. Il arrivent dans une immense bibliothèque gardée par de nombreux et étranges enfants qui font tout pour les retenir. Chaque livre conservé là retrace la vie d'un être humain, mais celui de Sam est vide. Les aventures de Sam et Jack continuent dans un étrange jardin au milieu d'animaux de pierre.
J'aime beaucoup l'univers graphique de Boiscommun et dans ce dyptique, il se laisse aller à créer un lieu poétique entre conte et fantastique. On pense à Dickens pour le contexte dans lequel les jeunes héros évoluent, mais aussi à Loisel pour le graphisme parfois.
   
livre de sam - 2
 
Sa façon de découper les planches - succession de gros plans aux cadrages très différents qui donnent du rythme au récit ou pleines pages qui permettent une pause dans l'histoire - tout cela est très vivant.
livre de sam - 1
 
On assiste à une explosion de couleurs dans ces deux albums : foisonnement des verts dans le premier, bleu-vert et rouge dans le second. On sent que le dessinateur s'est fait plaisir, et à moi aussi par la même occasion.
 
C'est donc une lecture agréable que cette histoire même si le scénario est bien loin d'être à la hauteur du graphisme.
 
  Chez Hérisson   : Tokyo Sanpo et Manabé Shima de Florent Chavouet
Chez Missbouquinaix Les Amants de Francfort de Michel Quint / L'Ingénue libertine de Colette / Adolphe de Benjamin Constant
Prochain rendez-vous le jeudi 5 avril
 
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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 09:36

Peter PanPeter Pan – Régis  Loisel

 

Quand j’ai des difficultés à me remettre à la lecture, je replonge avec délice dans quelques BD, et là je me suis vraiment fait plaisir avec la série Peter Pan de Régis Loisel (Londres T1.– Opikanoba T.2 – Tempête T.3 – Main rouge T.4 – Crochet T.5 – Destins T.6)

Je ne vais pas vous raconter les six albums mais je vous invite vraiment à les découvrir tant pour l’histoire que pour l’univers graphique de Loisel.

L’histoire n’est pas comme on pourrait le croire celle racontée par James Matthew Barrie. Loisel s’est demandé qui pouvait bien être Peter avant de devenir Peter Pan, nous avons donc ici en quelque sorte la genèse du personnage.

Le père de Peter est mort. Le jeune garçon vit seul avec sa mère dans le Londres sombre, glauque et sentant la misère du XIXème siècle. C’est aussi le Londres de Jack l’éventreur.

La mère de Peter ne l’aime pas, le laisse un peu à l’abandon, et survit, on le devine, en se prostituant. Pourtant Peter continue à idéaliser sa mère. Il a peu d'amis, si ce n'est Mister Kundal, un vieil homme qui prend soin de lui, le nourrit quand sa mère oublie de le faire, et surtout le nourrit d’histoires et de savoir. Il lui a aussi appris à lire et à écrire. C’est dans le livre d’histoires de la mythologie grecque de son père disparu que Peter va commencer à échapper au quotidien et à la misère, jusqu’à ce qu’une étrange petite fée apparaisse et l’emmène au  pays imaginaire.

PeterElle est chargée par Pan de trouver un sauveur qui protègerait l’île, ses habitants et son trésor, des attaques des pirates. Sur l’île, la vie ne sera pas facile, Peter va y être confronté à de terribles épreuves et va devoir affronter ses peurs, sa haine et ses frustrations.

Au fil des épisodes, Peter révèlera avoir l’âme d’un chef, mais il se montrera aussi fragile et tendre, notamment avec Clochette.

Les personnages ne sont pas lisses, il y a des tensions,  des rivalités. Clochette par exemple a un fichu caractère, elle est  susceptible, jalouse, boude pour un oui, pour un non, mais elle est fidèle aux habitants de l’île et plus particulièrement à Peter.

Clochette et PeterLe Peter de Loisel évolue dans un monde cruel, même sur l’île imaginaire. Il est loin de ressembler à l’enfant guilleret et virevoletant de chez Disney.

Dans les six albums qui constituent cette série, on retrouve bien sûr, les éléments principaux de chez Barrie : l’île, les enfants et leur refus de grandir, le trésor, le capitaine Crochet (hou ! qu'il est laid !) et le fameux crocodile. Crochet

Mais Loisel  a une approche plus réaliste de l’époque, une vision sombre et cruelle. Même l’île n’est pas le paradis des enfants. Quand on est dans cette île on finit par tout oublier du monde réel, même ceux qu’on a aimés.

Au fur et à mesure des épisodes, on apprend aussi comment la fée obtient son nom de Clochette, et comment Peter devient Peter Pan.

Mais je ne peux terminer sans vous parler de l’univers graphique de Loisel – une vraie merveille ! A chaque fois que je le relis, je découvre de nouveaux détails. Les décors sont extraordinaires, que ce soit dans le Londres miséreux ou dans l’île. Quant aux personnages, les trognes londoniennes font frissonner, et les femmes, toutes les femmes, des prostituées aux fées, sont bien en chair et en formes. Clochette est très gironde, vous ne trouvez pas ?  Clochette

Je suis sûre que vous aussi vous vous régalerez de cette version du mythe de Peter Pan, pas vraiment faite pour les enfants. Réalisme cruel d’une époque, récit d’aventures, poésie de l’enfance, beauté et inventivité graphiques, tout est là pour faire passer un excellent moment de lecture.  

 

Re-lu dans le cadre du Mois anglais

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et du challenge Jeunesse/Young adult

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24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 07:37

 

Le Petit livre des 100 premières foisLe Petit livre des 100 premières fois  Coup de coeur

Stéphane Daniel (auteur) Ronan Badel (illustrateur)



J'ai découvert chez Bladelor, cette petite merveille d'humour et de délicatesse.

 

Un album qui se présente sous le format d'un roman. Il passe en revue 100 premières fois (la piscine, l'avion, l'école, les bêtises, le chagrin...).

Sur chaque page de gauche , une première fois (une illustration et une phrase), et sur la page de droite, une deuxième fois (illustration et phrase). Le concept est simple.

« La première fois que j'ai embrassé une fille, c'est elle qui m'a embrassé. La deuxième fois, elle m'a attendu longtemps. »

« La première fois que j'ai rangé ma chambre, personne n'a vu la différence. La deuxième fois, j'ai touché à rien. »

« La première fois que je me suis couché sans me laver, j'ai eu l'impression de remporter une grande victoire. La deuxième fois, c'est l'odeur qui m'a trahi. »

 

Un enfant est mis en situation, il parle d'une première fois, d'une situation somme toute banale dans la vie d'un enfant, et l'humour réside dans la deuxième fois. C'est aussi  l'association texte et image qui est drôle. Les illustrations font parfois penser à Sempé.

Un enfant qui commence à lire seul peut très bien apprécier cet album, mais ce qui doit être mieux c'est de le lire avec lui, comme l'a fait Bladelor. Les « deuxièmes fois » sont parfois - souvent - au second degré, et peut-être pas toujours accessibles aux plus jeunes.

Pour les adultes, c'est l'occasion de replonger avec délice dans leurs « premières fois ».

Un beau plongeon en ce qui me concerne. 

 

 

 

 

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6 avril 2011 3 06 /04 /avril /2011 08:05

 

Par un beau samedi de printemps...

 

... un peu pour le plaisir, un peu pour le travail, je suis allée au salon du livre de Montargis (vous me direz, il y a pire comme travail !).

 

Au détour d'une allée j'ai vu quelques enfants absorbés dans des albums, discutant de ce qu'ils aimaient : c'est qu'ils connaissaient déjà tout,  l'auteur était venu dans leur classe ! Ma curiosité était éveillée et je me suis approchée de ce stand où l'auteur était là, il avait entamé une discussion avec les enfants, les reconnaissant et les appelant par leur prénom.

 

Tandis que mon regard allait d'un album à l'autre sans trop savoir sur lequel s'arrêter, un enfant m'a mis d'autorité  Maé et le lamantin  entre les mains, me disant « Achète celui-là tu verras c'est super bien! ». Devant tant d'enthousiasme j'ai entamé une conversation passionnante avec les deux ou trois enfants présents, ils m'ont expliqué comment l'auteur travaillait les illustrations, ce dernier s'en est mêlé, et ce fut une très belle découverte.

 

Il faut dire qu'Alex Godard est Guadeloupéen, et qu'il met dans ses illustrations toute la diversité des couleurs de la faune et de la flore de son île natale. Ses albums sont très documentés - il m'a expliqué avoir passé de très longs moments à observé les lamantins du zoo de Beauval dans le Loir-et-Cher pour Maé et le lamantin. S'il donne à la mangrove, à la forêt ou aux fonds marins un aspect très réaliste, son travail à la craie qui parfois remplit complètement une double page apporte également une dimension très poétique.

 

Bien sûr il y a une histoire, un texte, à chaque fois émouvant, mais ce qui m'a attirée le plus, ce sont ces magnifiques illustrations dans lesquelles on entre littéralement, comme par magie.

 

J'ai donc craqué pour deux albums (dont celui fortement recommandé par mon jeune ami lecteur du moment), qui feront le bonheur de deux loulous de ma connaissance.

 

Installé à Lyon, Alex Godard se déplace volontiers dans les écoles et semble prendre un réel plaisir à rencontrer ses lecteurs, petits et grands. Avis aux amateurs ! (alex-godard.com)

 

 

Maé 2Maé et le lamantin Texte et illustrations Alex Godard

 

    

Maé vit avec son père et sa nouvelle femme. Maé ne se sent pas aimée par celle qui remplace sa maman, et elle se sent rejetée. Son refuge, c'est la mangrove. Un jour, elle y rencontre un lamantin qui devient vite son ami.

 

 

      

La Forêt de Coeur-Bouliki Texte et illustrations Alex Godard Coeur Bouliki

 

Avec ses yeux de perles noires, Mona avait l'air d'une princesse. La main dans la main, nous avons marché. Partout, la forêt retentissait de chants d'oiseaux invisibles, partout; elle exhalait le parfum sucré des goyaviers. Mais soudain comme une ombre, la nuit a recouvert la forêt... (quatrième de couverture)

  Mona Bouliki

 

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11 mars 2011 5 11 /03 /mars /2011 08:15

 

 Coup de coeur

 couvertureLà où vont nos pères (titre original : The Arrival) - Shaun Tan

 

Dans un premier chapitre, cette BD muette, donne, comme de petits instantanés de vie, quelques objets du quotidien, des objets sans valeur, sauf peut-être une photo. Cette photo, emballée dans du papier, est délicatement mise dans une vieille valise. Des mains se rejoignent sur cette valise : celles d'un homme et d'une femme. L'homme part, il laisse sa femme et sa fille pour aller dans un autre pays, un ailleurs meilleur de l'autre côté de l'océan. Il fuit un danger symbolisé par un tentacule monstrueux qui plane sur leur ville.mains

      

objets  

   

  

  

 

 

 

 

 

 

 

  

Un autre instantané, toujours des mains, trois cette fois-ci, celles de l'homme, de sa femme et de leur fille, puis les mains se séparent, c'est l'adieu.

     

De l'émotion pure, en juste quelques vignettes, sans un mot.

    

Après un long voyage, symbolisé à la fois par une double page représentant un bateau sous un ciel habité d'un énorme nuage menaçant, puis d'une autre double page faite de nombreuses vignettes de différents nuages, il arrive comme tant d'autres miséreux dans une ville qui pourrait être New-York. Les files d'attente organisées, les visites médicales, les interrogatoires dans une langue qui n'est pas comprise, tout cela n'est pas sans rappeler Ellis Island.

   

arrivée

  

Dans la suite de l'album, l'homme s'installe, il apprend à se repérer dans cette ville, à communiquer,il s'habitue à l'étrangeté des animaux et des aliments, il pense souvent à sa femme et sa fille devant la photo, objet précieux qui le relie à son autre vie. Il rencontre de nombreuses personnes comme lui, déracinées, qui lui racontent leur vie d'avant, leur exil. Le temps passe et sa famille finit par le rejoindre. Plus tard, sa fille deviendra celle qui aidera les nouveaux venus à se repérer dans cette ville.

 

Ce récit tout simple, c'est l'histoire aussi de la famille de Shaun Tan et un hommage à tous les migrants, tous ceux qui fuyant la guerre, la misère, la persécution, sont devenus des réfugiés.

Certes on pourrait reprocher une vision trop idéale de l'exil, mais c'est un message d'optimisme que l'auteur semble vouloir faire passer.

 

L'absence de mots donne une force supplémentaire aux images et au récit qu'elles véhiculent. Étrangement, cette BD muette donne la parole à tous les exilés, elle leur donne l'opportunité d'exprimer leur voyage et leur expérience.

 

Graphiquement cet album est simplement magnifique. Les tons sépias font de l'histoire une histoire intemporelle et universelle. Les cases ne sont pas bordées d'un trait comme habituellement dans la BD, et cela donne une sorte de fluidité, de liberté à la lecture.

 

Les dessins de Shaun Tan peuvent faire penser que la ville d'accueil est New-York – je l'ai dit on croit reconnaître des gratte-ciels, Ellis Island - mais en même temps il semble vouloir faire ressentir au lecteur les mêmes expériences déroutantes qu'à son héros : l'écriture, les animaux (des souris ou chiens improbables, des oiseaux de papiers), certains fruits ou légumes, l'architecture parfois, ne ressemblent à rien de ce que nous connaissons. ville

 

Pourtant, les références ( ou plutôt les inspirations) sont nombreuses. Au détour d'une page, ne comportant qu'une seule image et représentant le travail à la chaîne dans une usine où la machinerie est surdimentionnée, j'ai pensé à  des scènes de Metropolis de Fritz Lang. L'univers de Kafka ou celui des surréalistes n'est pas loin non plus.

   

Un objet magnifique et émouvant.

   

portraits

 

Prix du festival BD d'Angoulême 2008

  

 

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2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 21:13

 

 

Histoires à lunettes 4Histoires à lunettes – Midam et Clarke

 

Midam et Clarke, deux bédéistes dingos, ont commis une série loufoque (c'est assez logique me direz-vous !) intitulée Histoires à lunettes (parce que tous les protagonistes portent des lunettes). Après changement de format, et de titre – elle s'appelait avant Durant les travaux l'exposition continue - on peut maintenant retrouver cette série sous les sous-titres suivants : Par delà le point focal, Bienvenue dans la 4ème dioptrie, Crises de foi, Le Miracle de la vie, Le Monde est flou.

Ces deux fous furieux nous propulsent dans leur monde absurde où chaque page donne lieu à un gag désopilant.

Ils cultivent le nonsense et le running gag autour de personnages tous plus incroyables les uns que les autres. Un petit avant-goût au hasard des pages :

  • des amnésiques chroniques qui découvrent chaque matin qui ils sont grâce à ce qu'ils ont enregistré au coucher

  • un gardien de zoo qui joue lui-même les différents animaux pour les visiteurs

  • un patient confronté à des situations étranges dans une salle d'attente

  • des médecins légistes qui prennent beaucoup de distance par rapport à leur métier

  • un savant – le professeur Médart - usant d'un vocabulaire fleuri et innovant contre son assistant, le professeur Jenkins qui lui, invente des machines insolites [pour des métamorphoses improbables, pour rendre les gens gentils, pour allonger les bras, pour dissocier les gens, bref , rien que de l'essentiel pour l'avancée de la science !]

J'avoue avoir une tendresse particulière pour Jenkins, ce zébulon de la science.

 

C'est construit, inventif - la chute n'est jamais là où on l'attend – en tous cas, moi je m'y laisse prendre à chaque fois, et surtout c'est drôle, très drôle. Quand j'ai un petit coup de blues, une petit histoire à lunettes et hop, c'est reparti, le sourire aux lèvres.

 

Histoires à lunettes 3

 

 

 

Seul reproche : je ne supporte pas quand les éditeurs décident de changer de format en plein milieu d'une série. Franchement ça a l'air de quoi sur mes étagères ???

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