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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 07:02
 
 
Hunger games afficheThe Hunger Games – (2012) de Gary Ross avec Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworthplus, Woody Harrelson, Lenny Kravitz, Stanley Tucci, Donald Sutherland
 
 
 
C'est fait ! J'ai vu l'adaptation du premier volet de la trilogie The Hunger Games. J'avais beaucoup aimé les romans qui dénonçaient la dictature d'un Etat qui utilise le pouvoir de la télévision et des images pour mieux asservir une population. Il me semblait impossible de mettre tout cela en images et je m'attendais à être déçue.
 
Ce fut le cas bien sûr, comme à chaque fois que je vois une adaptation, ou presque.
 
L'histoire en quelques mots.
 
Les États-Unis sont divisés en 12 districts qui ont osés se soulever contre le pouvoir central despotique. Une fois ce soulèvement réprimé, le pouvoir a exigé que chacun des 12 districts « offre » un garçon et une fille pour participer aux Hunger Games. Depuis des années les districts voient leurs enfants s'entretuer dans une arène, le tout étant retransmis en direct à la télévision. Katniss fait partie du district le plus pauvre et se porte volontaire à la place de sa petite sœur désignée par le sort. Elle se retrouve au côtés de Peeta. Après quelques jours d'entraînement, les jeux commencent et un seul doit survivre.
Pour ceux qui n'ont pas lu le roman ou pas vu le film, je n'en dévoilerai pas plus.
     
J'ai forcément été un peu déçue, comment pouvait-il en être autrement ?
Déçue parce que le message social du roman est quasiment absent du film. On ne montre pas assez le fonctionnemeent de cette société. On ne voit pas comment sont organisés les 12 districts, comment on y vit et quelles sont les différences entre eux. On ne voit pas suffisamment qu'ils travaillent et produisent dans des conditions déplorables tout ce qui est nécessaire au bien-être d'une minorité au pouvoir. La critique de la télévision et de ce genre d'émission est également à peine effleurée quand Gale, l'ami d'enfance de Katniss, lui dit que personne n'est obligé d'obéir, et que si personne ne regardait plus ces jeux ils n'auraient plus lieu.
Déçue aussi que la préparation aux jeux passe aussi rapidement.,
On ne prend pas assez le temps de nous faire apprécier l'évolution de la relation entre Katniss et Peeta, et l'ancien vainqueur des Hunger games censé les préparer ( Woody Harrelson dont le jeu manque un peu de subtilité à mon goût) ou avec Cinna le styliste qui leur donne l'aspect que le public veut voir.
 
Un peu déçue enfin par le choix de l'acteur qui joue Peeta. Je ne l'imaginais pas du tout comme ça lors de ma lecture. Les autres non plus d'ailleurs, mais là, j'ai plutôt été agréablement surprise par le choix de Jennifer Lawrence. Elle joue à nouveau merveilleusement les grandes sœurs protectrices dans un monde hostile ( Winter's bone à voir absolument) .
Enfin, déçue par l'aseptisation de la violence. Je suis loin d'être une adepte des scènes de combats ou des giclées de sang, mais le roman dénonçait la violence à laquelle on obligeait ces jeunes pour l'amusement d'une élite et pour l'asservissement d'une majorité. La violence y était très présente et l'auteur n'épargnait ni ses personnages ni ses lecteurs. Ici, les mouvements de caméras  - comme s'il s'agissait de caméra à l'épaule, passant très vite d'un point à un autre - et les très gros plans flous lors des scènes de combats, rendent cette tuerie insensée lointaine, presque banale.
 
J'ai l'impression de n'avoir mis en évidence que les mauvais côtés, alors que je ne me suis pas ennuyée un seul instant, et je dois dire que je n'ai pas boudé mon plaisir durant les 2h20 que dure ce film. Mais c'est sans doute parce que chaque scène me renvoyait au souvenir d'un roman dans lequel je me replongerai certainement. Mais pas avant 2015, quand j'aurai vu la totalité de l'adaptation. Parce que oui, il faudra attendre 2015.
 
2013 pour l'adaptation du 2ème volume et - syndrome Harry Potter sans doute – le 3ème et dernier volume sera adapté en deux parties (2014 et 2015). Remarquez, avec tout ce qu'il s'y passe, il y a de quoi. A suivre, donc.
L'avis plus enthousiaste de Bladelor ici.
 
 
 
     
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30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 08:31

 

MystèreMystère – Marie-Aude Murail - Serge Bloch (illustrations)
Folio cadet chez Gallimard-Jeunesse - à partir de 8 ans

Il était une fois un roi et une reine et leurs trois filles, toutes belles et très aimées par leurs parents. Quand une quatrième fille arrive, c’est la consternation. Pas seulement parce que c’est une fille, mais parce qu’elle est chauve et quand ses cheveux se mettent à pousser, ils sont … bleus. Elle mérite bien de s’appeler Mystère.

Elle est plus ou moins abandonnée par sa famille, vit comme une sauvageonne, sans éducation. Pourtant, à l’âge de huit ans, elle est remarquée par les visiteurs de marque qui viennent au château. La reine ne supporte pas qu’elle fasse de l’ombre à ses sœurs et décide de la faire emmener dans la forêt pour la faire tuer. Mais le pauvre homme à qui cette horrible tache a été confiée ne peut se résoudre à tuer une petite fille. Il la laisse donc dans la forêt où Mystère va rencontrer un loup, un ogre, une sorcière et un beau prince. Mais quand c’est Marie-Aude Murail qui raconte on sait bien que rien ne va se passer comme on l’attend.

 

Mystère est une petite fille débrouillarde, qui a la langue bien pendue. Elle va persuader le loup de ne pas la manger en se déclarant vénéneuse, et l’ogre de devenir végétarien. Quant à la sorcière, elle s’en fera une copine. Le prince, lui, sera éconduit. Après tout, Mystère n’a que huit ans, et on ne se marie pas à cet âge. Il n’a qu’à revenir dans dix ans !

Finalement Mystère trouve génial d’avoir huit ans et décide de rester dans la forêt avec la sorcière, c’est bien plus amusant que de vivre comme une princesse !

 

C’est un conte malicieux, drôle, qui joue avec les règles du genre et les détourne : on y retrouve Hansel et Gretel, Blanche-Neige, Cendrillon, et bien d’autres contes pour le plus grand plaisir des lecteurs, jeunes et moins jeunes.

Premier roman publié de Marie-Aude Murail, un petit bijou auquel les illustrations (qui ne sont pas sans me rappeler un peu l'univers de Pef) apportent une vraie dynamique et beaucoup de fraîcheur.

Encore un doudou de la petiote. Coup de coeur

 


Et un autre pour le challenge Littérature jeunesse/Young adult

challenge-jeunesse-2

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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 08:56

 

l'amour c'est tout bête couvL'Amour c'est tout bête - Gilles Fresse / Emmanuel Chaunu (illustrations)
  Editions Rageot- Collection Romans (à partir de 8 ans).

 

Quentin tombe raide amoureux de Chloé, la nouvelle qui arrive dans sa classe en cours d'année. Il lui a suffit de la regarder pour être tétanisé. Elle est tellement belle ! Mais elle semble timide, et dès le premier jour il s'empresse de lui éviter l'embarras des questions et des regards en détournant l'attention sur lui.

Il est tellement tourneboulé Quentin, qu'à la récré, en jouant au foot, il se prend un poteau et doit être transporté à l'hôpital. Il en est quitte pour un œil au beurre noir qui va passer par toute la palette de l'arc-en-ciel. C'est la panique ! Il ne va pas pouvoir se présenter devant Chloé avec une tête pareille !

De retour à l'école, il ne va pas oser lui adresser la parole. Il apprend par une mauvaise langue (une fille bien sûr !) que le père de Chloé a fait de la prison. Il décide de mener son enquête, d'autant plus qu'il soupçonne maintenant le père de maltraiter sa fille.

Mais le problème de Quentin c'est aussi de trouver le moyen de séduire Chloé. Pas facile ! Il manque dramatiquement d'expérience dans le domaine des filles. .. Mais il a une idée géniale en allant voir une exposition sur la séduction chez les animaux.

On s'en doute ce n'est pas en se comportant comme un dauphin, un gorille ou un pélican, qu'il va séduire Chloé. Mais leur intérêt commun pour les animaux va finalement les rapprocher. Et après quelques aventures malencontreuses avec le père de Chloé, les choses vont s'arranger entre eux.

Ce petit roman très agréable à lire fait partager au lecteur ce qui se passe dans la tête d'un garçon amoureux. Tout cela avec beaucoup d'humour, de tendresse et de poésie.

Gilles Fresse parle de séduction et de respect entre garçons et filles. Il permet aussi d'aborder avec les enfants le problème de la présomption d'innocence. Le père de Chloé a fait de la prison. Est-ce pour autant qu'il est forcément un père brutal ou responsable des cambriolages dont parle la presse ?

Encore un doudou de la petiote. Coup de coeur

 

 Et encore un pour le challenge Littérature jeunesse/Young adult

challenge-jeunesse-2

  

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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 06:52

 

 

Syl. a une force de persuasion incroyable.

J'avais dit non, mais j'ai vu son oeil passer du suppliant-implorant au suppliant-larmoyant et je n'ai pu résister. Son oeil coquin a vite retrouvé son pétillant habituel..pensez donc ! Elle venait de casser ma volonté de résister à tout nouveau challenge en un rien de temps ! Redoutable, je vous dis.

Je suis donc embarquée dans le challenge Anne Perry pour un an. Pas de catégorie, pas de contrainte de nombre de romans, vous trouverez tout  ici.

En avant donc pour la découverte de cette auteur dont je n'ai jamais rien lu, mais je suis sûre que je vais aimer.

Et vous avez vu ce logo ???

anneperry2-copie-1

 

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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 08:20

 

 

Aujourd'hui c'est officiel, c'est le Printemps !


Soleil timide, température frisquette, mais savoir que ça y est, c'est aujourd'hui, ça fait du bien au moral et on commence à croire à l'avenir ensoleillé...


Alors pour fêter ça, et à l'occasion du 1er anniversaire de son blog, l'amie Asphodèle nous a proposé un Swap, et Syl. lui a offert un superbe logo.

Qu'est-ce qu'un swap me direz-vous ? Je ne savais pas il y a encore quelques mois, mais comme moi vous saurez tout en allant ici.

logo-swap-de-printemps-3

Rendez-vous le 22 avril pour découvrir ce que les différents binômes ont concocté.

Comment ? Je ne vous ai pas dit qui était ma binômette ?

Mais  Jeneen bien sûr ! Le feu follet du pays Bigouden.

 

 

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18 mars 2012 7 18 /03 /mars /2012 07:34

Bord de merBord de mer – Véronique OlmiCoup de coeur

Il est des romans dont on sait dès les premières lignes qu’ils vont être des coups de cœur. Bord de mer est de ceux-là.

Un coup de cœur, mais aussi un coup de poing, un coup de rage.

Si dès les premières lignes on devine le désespoir qui habite cette mère, si on comprend que les trois personnages ne peuvent être portés que vers un destin funeste, j’ai malgré tout été très loin d’imaginer les toutes dernières lignes. Quatre phrases très courtes, qui font basculer dans l'horreur. La gorge serrée, quasiment en apnée, oppressée de bout en bout, happée par ce récit, impuissante devant leur malheur, je n’ai rien pu faire qu’accompagner cette mère et ses deux petits jusqu’à la fin inéluctable. J’en suis sortie – péniblement – bouleversée, sans voix, les larmes au bord des yeux et le cœur au bord des lèvres.

Une mère emmène ses deux garçons, Stan, 9 ans, et Kevin, 5 ans, au bord de la mer. Elle veut leur faire plaisir, leur faire de beaux souvenirs avant que…

Pourtant les garçons sont inquiets parce que ce n’est pas habituel et surtout parce qu’ils ne sont pas en vacances. Une sortie imprévue en pleine semaine, qu’est-ce qu’ils vont dire à l’école ? En plus il fait froid, il pleut et le voyage en car a été long et ennuyeux. Arrivés à destination, il faut encore trouver l’hôtel, pas facile quand on ne veut pas se faire remarquer, qu’on veut prétendre savoir faire comme les autres.

On avait pris le car, le dernier car du soir, pour que personne nous voie.

L’hôtel est miteux, tout est marron. La chambre au sixième étage sans ascenseur, est minuscule, le lit prend toute la place. Les enfants fatigués, vont dormir dans le grand lit, la mère par terre au pied du lit.

Le lendemain, quel jour est-ce ? Impossible à dire. Quelle heure ? Pas plus. Le ciel est si bas, l’horizon si bouché qu’on ne distingue pas le jour de la nuit. Et la pluie, la pluie froide ! Pourtant la mère veut que les enfants voient la mer, avant que…

Ils passeront vingt-quatre heures dans cette petite ville où elle leur assure qu’en été tout est bleu, vingt-quatre heures pendant lesquelles les enfants vont découvrir la mer déchaînée et violente alors que la mère aurait voulu un peu de joie pour eux. C’est toujours pareil, elle rate tout. Elle voudrait tellement bien faire, mais elle est tellement fatiguée, épuisée. Elle n’arrive même pas à regarder ses enfants qui se laissent un peu aller à l’excitation à la fête foraine. Brève parenthèse.

La petite boîte en fer qui contient toutes ses économies va se retrouver vite vide, Stan s’en inquiète. Il est très mûr pour son âge Stan, il est le grand frère qui veille sur le plus jeune, le prend en charge à l’école, le nourrit et l’occupe quand la mère dort, épuisée par la vie, par les pensées qui ne la quittent pas.

L'angoisse, je pourrais pas dire de quoi. C'est quelque chose de posé sur moi... Comme si on s'asseyait sur moi, exactement.

D’elle on ne sait rien. On entrevoit - si peu - son passé. On ne sait rien de plus des pères de ses enfants. On devine les visites des assistantes sociales, les visites chez le psy, les regards des autres qu’elle ne supporte plus, la honte de sa bouche édentée, la solitude, l’immense solitude.

 L’auteur la met sur notre chemin alors qu’elle est dans ce bus, elle lui donne une voix,  cette voix qu’elle arrive si peu à faire entendre, qui reste si souvent au fond de sa gorge. Sa voix qui disparaît, comme son corps, dans les rues de la ville pluvieuse, boueuse. Des sables mouvants qui l’absorbent, au dehors comme au dedans. La vie lui échappe, ses enfants lui échappent, surtout Stan, déjà petit adulte.

On pourrait détester cette femme qui laisse ses enfants souvent livrés à eux-mêmes. Une femme qui se laisser aller, qui n’est pas une « bonne mère » comme le voudraient la société et les bien-pensants. On pourrait la condamner pour son geste final, mais ce qui ressort surtout, c’est sa douleur, sa solitude, sa misère, sa dérive, le sentiment d’abandon.

Demain on marcherait pieds nus sur le sable, on mettrait les pieds dans l’eau en riant alors pourquoi est-ce que j’arrivais pas à dormir, même plus envie de chanter, y a des fois comme ça où tout me fout le cafard, je sais plus quoi faire de moi, dans quelle direction envoyer mes rêves, y a sûrement des chemins à suivre, des qui sont pas dangereux, bien bordés, oui, des barrières partout, c’est important.

Dans son premier roman, Véronique Olmi donne la parole à cette mère, narratrice qui nous embarque dans son esprit perturbé. On se met à sa place alors qu’on voudrait la détester, la condamner, et surtout fuir, fuir ce qui ne peut qu’arriver. La langue, toujours juste, comme une urgence, nous rapproche de la fin tragique que l’amour débordant qu’elle a pour ses enfants ne peut empêcher. Cet amour, aussi grand soit-il, n’est pas de taille à lutter contre la violence de la société.

122 pages terribles et magnifiques.


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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 08:11

 

 Les vacances ont été l'occasion de partager quelques lectures avec deux adorables petiots. Voici un petit roman qui nous a fait bien rire.

 

La plus grosse bêtiseLa plus grosse bêtise – Evelyne Brisou-Pellen – Editions Rageot

 

Hilaire du Harcouët nous raconte sa vie, depuis son kidnapping alors qu'il était très jeune et vivait heureux avec sa mère et ses frères et sœurs. Il ne comprend pas pourquoi sa nouvelle famille le traite aussi mal. Il n'a pas de chambre à lui, juste un coussin dans le couloir. Il ne peut pas non plus manger à table ni regarder la télé avec eux sur le canapé, c'est sûr, il s'agit de maltraitance. Pour couronner le tout,  ils ne sont même pas capables de l'appeler par son vrai nom, ils l'appellent Pupuce ! Vous trouvez ça normal, vous ? Non, vraiment, sa vie est trop injuste !

Injuste ? Peut-être, mais le problème c'est que Pupuce est un chien, et qu'il ne semble pas en être conscient.

Ce petit roman raconte donc avec beaucoup d'humour la vie de Pupuce et sa vision très naïve (mais l'est-elle vraiment ?) du manque de constance des humains. Il n'arrive pas par exemple à comprendre pourquoi ils se mettent en colère contre lui quand il fait pipi sur la moquette, mais pas quand il le fait sur le carrelage, ni pourquoi « maman » crie parce qu'il a - un peu – déchiqueté une de ses bottes alors qu'elle en a une autre identique. Franchement, c'est beaucoup d'histoires pour rien !

C'est souvent confondant de réalité finalement, et si vous avez un chien vous reconnaitrez sans aucun doute votre propre "Pupuce" et ...vous-même.

Très bien écrit, comme toujours avec Evelyne Brisou-Pellen, ce roman fait passer un très bon moment aux petits dès 8 ans.

A noter aussi les illustrations très drôles de Loïc Schvartz .

Coup de coeur d'une petiote qui le relit regulièrement, comme un doudou.Coup de coeur

 

 

Un de plus pour le challenge Littérature jeunesse/Young adult

challenge-jeunesse-2

 

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8 mars 2012 4 08 /03 /mars /2012 07:40

 

afficheAndré le magnifique - Comédie écrite par Isabelle Candelier, Loïc Houdré, Patrick Ligardes, Denis Podalydès, Michel Vuillermoz et Rémi De Vos.

Editions Maisonneuve et Larose (1999)


Création à la Maison de la Culture de Bourges en octobre 1997

 

Nouvelle mise en scène de Didier Caron au théâtre Michel à Paris

Avec Didier Caron (André), Didier Constant (Alexis), Jean Fornerof (Norbert), Marie-Hélène Lentini (Janine), Xavier Letourneur (Jean-Pascal Faix)


Alexis, maire de Vigoule est désespéré. Le théâtre de sa petite bourgade du Gers va disparaître. Or, c'est là qu'il a rencontré Janine, sa femme. Pour sauver le théâtre, il décide d'écrire une pièce qui sera jouée par Janine, bien sûr, et, c'est là que son idée est géniale, par un comédien parisien.

Ils sont tous là , le maire, sa femme, Norbert, l'employé municipal qui aura fait les décors (et quels décors !) et qui jouera aussi un ours (et quel ours !), et André, le simplet du village, tout dévoué à Alexis et à la Sainte-Vierge, et qui fera office de gardien de nuit et de souffleur. Du bricolage amateur de bout en bout, mais tout le monde y met du coeur.

vacheIls sont tous là, à attendre LE comédien, qui, ils n'en doutent pas, leur permettra de faire revivre leur théâre.

Seulement rien ne se passera comme ils l'avaient prévu.

Jean-Pascal Faix qu'on devine comédien sur le déclin (pour accepter un rôle écrit par le maire de Vigoule, comment pourrait-il en être autrement ?), prend ses hôtes pour des ploucs, impose rapidement des changements de texte et de mise en scène à son avantage alors que le rôle principal avait été pensé pour Janine.

JP FaixCette même Janine, qui a toujours voulu être comédienne, se prend au jeu de son rôle et au jeu de J.P. Faix. Elle est sous le charme de ce beau parleur, au point qu'Alexis passe de l'enthousiasme de la création à la tristesse de voir lui échapper sa belle.

Rien ne va plus au théâtre de Vigoule, Faix montre sa vraie nature en prenant ce pauvre André en grippe et en prenant un véritable plaisir à l'humilier. Ce sera pourtant André, magnifique, qui sauvera la pièce.

Le texte -loufoque et proche du burlesque - met en jeu l'éternelle opposition Paris/province, et fait la part belle aux bons sentiments, c'est touchant et généreux.

Mais l'intérêt réside plus dans les portraits toujours à la limite de la caricature et pourtant souvent si réels. Et la palme revient à André. Personnage naïf, lunaire, intraverti mais capable de s'insurger contre l'injustice et qui, ô combien drôle et touchant, passe ses soirées très rutualisées, en grandes conversations hilarantes avec la Sante-Vierge.

 

J'avais le souvenir de la mise en scène de Denis Podalydès et du jeu subtil et tonique de Patrick Ligares en Alexis, Jean-Luc Porraz, parfait en comédien parisien, Isabelle Candelier lumineuse et surtout Michel Vuillermoz génialissime dans le rôle d'André.

C'est sans doute pourquoi j'ai été un peu déçue par cette reprise au Théâtre Michel.

Les interpètes sont tous bons (il le faut pour faire croire à l'amateurisme du jeu) mais il y a un je ne sais quoi qui ne fonctionne pas.

La mise en place est longue, très longue et la mise en scène manque cruellement de souffle. Et ce n'est que lors de la première répétition entre le professionnel jouant le Chevalier, et l'amateur jouant la princesse que le déclic se fait. Janine /princesse, tellement émue et stressée dit l'ensemble de ses répliques d'une traite, à la vitesse de la lumière, ne laissant aucune place à son partenaire, sidéré. C'est franchement hilarant, et une véritable performance de la part de la comédienne. Après cette scène, tout part en vrille et le rythme s'accélère, on commence enfin à y croire … un peu.

 

Bladelor, tu acceptes cette pièce dans le challenge ? Si oui, c'est ma première participation au challenge En scène !

CategorieMusset

Si non, j'enlève le lien. J'ai quand même eu plaisir à revoir cette pièce légère et sympathique, et à en parler.

 

 


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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 07:25

 

Comment bien gérer sa love storyComment (bien) gérer sa love story – Anne Percin

 

J’ai rencontré Maxime dans  Comment (bien) rater ses vacances, et j’avais été séduite par ce grand adolescent à la langue bien pendue, par ses aventures rocambolesques et ses copains improbables.

Dans Comment (bien) gérer sa love story, Maxime a dix-huit ans, ou presque, il a toujours ses deux copains, Alexandra et l’inénarrable Kévin. Ce qui a changé, c’est que maintenant il a officiellement une copine, Natacha, étudiante en première année de psychologie. Ah ! j’oubliais !  Comble du bonheur, il a aussi un smartphone tout beau tout neuf.

Il s’est également découvert un nouveau talent, il veut devenir musicien. Ses essais sonores dans l’appartement d’Ivry-sur-Seine ne sont pas du goût de ses parents, ni des voisins. Le père lui fait don de sa guitare Fender et lui installe un espace dans la cave de Mamie Lisette qui heureusement est un peu sourde.

La vie pourrait donc être belle, mais avec Maxime, on sait bien que ce ne sera jamais la cas.

Dans ce deuxième opus, Maxime va devoir

- « gérer » ses amis : Kevin lui a organisé un anniversaire spécial (à la Kévin, donc tout est possible, surtout le pire), épisode mémorable,

- « gérer » la jalousie de son amoureuse qui trouve que la bonne copine Alexandra est un peu trop proche de son amoureux,

- « gérer » la jalousie de sa mère quand elle découvre que son grand garçon est devenu un homme,

- « gérer » ses problèmes d’argent, aussi doit–il trouver du travail pour se payer un nouveau smartphone vu qu’il a « noyé » l’autre. Ne me demandez pas comment, lisez-le, c'est un très bon moment aussi ,

- « gérer » son petit boulot et surtout Gédéon, le garçon dont il s’occupe et qui est atteint du syndrome d'Asperger.

Bref, tout ça c’est beaucoup pour notre grand dadais et cela va donner lieu à de nombreuses situations comiques : la fête d’anniversaire bien sûr, mais aussi la première expérience sexuelle et la découverte de « l’omerta gynécologique » !, les répétitions musicales...

L’écriture d’Anne Percin est toujours aussi efficace et énergique, et l’humour omniprésent -  notamment avec des  notes de bas de pages et des adresses au lecteur -  n’empêche pas les émotions, la tendresse (il y a de très belles scènes avec le père, et bien sûr toujours avec la grand-mère). On ne s’ennuie pas un seul instant.

Et comme la fin laisse présager une suite, on se régale déjà à l’idée de suivre les (més)aventures de Maxime (sa Natacha, il va la revoir ou pas ?).

L'avis très enthousiaste de Bladelor ici.

 

Un de plus pour le challenge Jeunesse/Young adult

challenge-jeunesse-2


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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 07:32
 
Aujourd'hui une BD en deux partie.
livre de jack - couvLe Livre de Jack - Dessin : O.G. Boiscommun / Scénario : D.P. Filippi
Une bande de gosses des rues dans un monde qui pourrait être celui de Dickens traîne son ennui, leur chef Stanley à leur tête. Pour faire vraiment partie de la bande, Jack doit entrer dans un manoir qu'on dit hanté et y dérober quelque chose. Même si Sam, la seule fille de la bande lui dit qu'il n'est pas obligé de faire une chose pareille, il fonce, il n'a pas envie d'être pris pour un trouillard.
 
    livre de jack - 2
 
 Une fois entré, il lui semble entendre des bruits bizarres, il prend un objet au hasard et ressort plus vite qu'il n'a pénétré dans cet étrange manoir.
 
 
livre de jack - 1Livre de Jack
 Cette expérience le rapproche de Sam avec laquelle il découvre que le livre raconte sa vie au fur et à mesure que les événements arrivent, à la minute près. Pris de peur, ils décident de remettre dès le lendemain le livre à sa place. Mais au matin, le livre a disparu et Jack commence à subir une étrange transformation, comme si quelqu'un avait changé son destin, d'une phrase, et ce quelqu'un ne peut être que l'horrible Stanley.
 Jack et Sam entament alors une course contre la montre pour rompre le sort, et pour que Jack redevienne maître de sa vie.
 
livre de sam - couvLe Livre de Sam - Dessin : O.G. Boiscommun / Scénario : D.P. Filippi
Sam et Jack retournent au manoir por déposer le livre de peur qu'il ne tombe entre de mauvaises mains. Il arrivent dans une immense bibliothèque gardée par de nombreux et étranges enfants qui font tout pour les retenir. Chaque livre conservé là retrace la vie d'un être humain, mais celui de Sam est vide. Les aventures de Sam et Jack continuent dans un étrange jardin au milieu d'animaux de pierre.
J'aime beaucoup l'univers graphique de Boiscommun et dans ce dyptique, il se laisse aller à créer un lieu poétique entre conte et fantastique. On pense à Dickens pour le contexte dans lequel les jeunes héros évoluent, mais aussi à Loisel pour le graphisme parfois.
   
livre de sam - 2
 
Sa façon de découper les planches - succession de gros plans aux cadrages très différents qui donnent du rythme au récit ou pleines pages qui permettent une pause dans l'histoire - tout cela est très vivant.
livre de sam - 1
 
On assiste à une explosion de couleurs dans ces deux albums : foisonnement des verts dans le premier, bleu-vert et rouge dans le second. On sent que le dessinateur s'est fait plaisir, et à moi aussi par la même occasion.
 
C'est donc une lecture agréable que cette histoire même si le scénario est bien loin d'être à la hauteur du graphisme.
 
  Chez Hérisson   : Tokyo Sanpo et Manabé Shima de Florent Chavouet
Chez Missbouquinaix Les Amants de Francfort de Michel Quint / L'Ingénue libertine de Colette / Adolphe de Benjamin Constant
Prochain rendez-vous le jeudi 5 avril
 
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