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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 09:47

 

 

 

  sunshineaward

 

J'ai été taguée par  Syl. qui m'offre un Sunshine Award (de saison par ces temps de canicule) à condition que je me soumette d'abord à quelques questions très, mais vraiment très osées  !

C'est parti !

Ma couleur préférée ?
Longtemps j'ai adoré le bleu, maintenant c'est plutôt le vert.

Mon nombre préféré  ?
0, ou le 8..., j'aime les formes arrondies.

Ma boisson non alcoolisée préférée ?
Quant il fait froid, le thé, vert de préférence. Sinon, j'adore le cidre (qui a dit qu'il y avait de l'alcool dans le cidre ??? C'est que du jus de pomme, rien que du fruit....).

Je suis Facebook ou Twitter ?
Aucun, ça prend trop de temps et je préfère les modes de communication qui laissent le temps à la réflexion et au recul. Vieux jeu ? Sans doute...

Mon motif préféré ?
Uniquement les bons.

Mes passions préférées ?
Le farniente, ça peut compter comme une passion ?

Je suis plutôt "donner" ou "recevoir "?
Recevoir... j'aime. Donner en ayant passé du temps à chercher ce qui pourrait faire plaisir...j'adore !

 

Mon jour préféré ?
Tous sauf le lundi et le dimanche.

Ma fleur préférée ?
Ça dépend des moments, mais j'aime les giroflées et les freesias pour leur parfum et les œillets de poètes pour la nostalgie d'un jardin de mon enfance. J'aime aussi toutes les fleurs des champs.

 

Alors Syl., ? Je l'ai mérité ou pas ce Sunshine award ? 

 

 

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21 août 2012 2 21 /08 /août /2012 07:13

 

 Bretons

Voici le premier billet de  la ronde de livres entre la Bretagne, la région Centre et la Belgique, avec Jeneen, l'initiatrice bretonne, et Anne, la Belge du trio. Par déduction vous savez où je me trouve, fins limiers que vous êtes !

 

Je débute donc ma ronde avec un roman belge de Jacqueline Harpman envoyé par Anne. .

 

La plage d'OstendeLa Plage d'Ostende– Jacqueline Harpman

 Une histoire d'amour, un homme, une femme, une plage...oui, mais on est ici bien loin du chabadabada...

  J'ai failli m'ennuyer au début. Je trouvais l'écriture un peu démodée, datée, très « années 50 » si vous voyez ce que je veux dire. Des descriptions de salons, de mondanités, de toilettes, de convenances dans le milieu bourgeois du Bruxelles des années 50 et 60. Et puis je me suis laissée prendre dans les filets d'Emilienne, cette jeune fille si déterminée. Elle a tissé sa toile autour de moi tout comme elle l'a fait avec Léopold. … et je n'ai plus pu lâcher ce roman si particulier.

 

« Dès que je le vis, je sus que Léopold Wiesbek m'appartiendrait. J'avais onze ans, il en avait vingt-cinq...je lus ma vie sur son visage et d'un instant à l'autre, je devins une femme à l'expérience millénaire. » 

 Émilienne, 11 ans, est la fille unique d'une femme d'une grande beauté. Sa mère l'oblige à la suivre dans les salons mondains où il arrive qu'on parle d'art. Émilienne suit, sans enthousiasme, pour plaire à sa mère. Cette mère obsédée par son physique et par l'âge qui avance, cette mère qui voudrait tant qu'Émilienne aime porter de jolies robes et se montre plus féminine.

 La petite fille sait bien qu'elle n'est pas aussi jolie que sa mère, d'ailleurs on se plaît toujours à lui demander quand est-ce qu'elle se décidera à devenir jolie.

 Peut-on décider de devenir jolie ? Pour Émilienne il n'y a pas de doute. Le jour où son regard se porte sur Léopold, jeune peintre talentueux mais encore inconnu, elle décide qu'il sera à elle, rien qu'à elle. Léopold est beau, très beau. Ses yeux gris font chavirer la petite fille de 11 ans. Il est si beau qu'il est très courtisé et ne manque pas de maîtresses. Émilienne décide alors de devenir belle, afin que Léopold ne voit plus qu'elle et n'aime plus qu'elle.

 La métamorphose est lente bien sûr, il lui faut attendre de ressembler à une femme, d'avoir des formes. Mais elle est déterminée et commence à tisser sa toile pour non pas attirer l'attention soudainement du jeune peintre, mais pour qu'il découvre qu'elle est là, qu'elle est une évidence, qu'elle est lui.

 L'auteur prend le temps d'exposer le dessein d'Émilienne, elle dissèque ses intentions, ses renoncements. Car renoncements il y a forcément. La jeune fille doit attendre sa transformation physique et, consciente que Léopold, sans fortune, doit trouver un moyen de travailler son art sans se préoccuper d'autre chose, elle accepte qu'il se marie avec une jeune héritière.

 Elle profite de ce temps et de sa condition de « petite fille » aux yeux de tous pour s'imposer, l'air de rien, dans le paysage de Léopold. Elle devient son ombre, veut devenir une évidence dans sa vie. Ses parents ayant prêté une maison au peintre, elle est toujours présente quand il travaille, l'assiste, anticipe ses besoins, elle est comme le prolongement de sa main, de ses envies. A son insu, Léopold a intégré sa présence.

 Lorsqu'ils deviendront amants, elle décidera de se marier elle aussi, meilleur moyen pour cacher leur liaison – on ne demande pas à une femme mariée où elle passe son temps quand son mari est au travail. Elle aura une fille de cette union, alors que Léopold n'aura pas d'enfants avec sa jeune femme si fragile.

 Dans cette histoire, leurs conjoints respectifs ainsi que la fille d'Émilienne, et bien d'autres personnages seront sacrifiés sur l'autel de leur amour. Si Léopold a quelques scrupules vis-à-vis de sa femme parfois, il n'en est rien pour Émilienne. « J'étais de la race des maîtresses que les épouses peuvent agacer, jamais entraver, et entre la cruauté et le mensonge je n'ai jamais hésité ; mon seul regret est de ne pas avoir eu le pouvoir de tuer mes rivales »

 Elle ira jusqu'à abandonner sa fille en Amérique où son mari l'aura entraînée un peu malgré elle, où elle n'aura jamais pu s'acclimater, son esprit continuellement tourné vers son amant.

 Sa vie entière aura été consacrée à Léopold et à leur amour et quand il mourra, elle passera le reste de sa vie à penser aux années heureuses.

 Jamais elle n'aura le moindre remord, jamais elle ne pensera aux vies sacrifiées , jamais elle ne pourra éprouver d'amour pour qui que ce soit d'autre, pas même sa fille qu'elle aura pourtant dû reprendre avec elle à la mort de son mari. Une fille qui passera sa vie à quêter l'amour d'une mère dont l' amant est l'unique objet de ses pensées et de ses actes.

 J'ai trouvé le personnage de Léopold quasiment secondaire. Il est l'objet de toutes les attentions – des femmes mais aussi des amateurs d'art. Qu'en est-il de lui exactement ? Se rend -il vraiment compte, soudainement qu' Émilienne est une partie de lui, qu'il est fou amoureux, est-ce pour lui une évidence ? Il me semble en fait qu'il est plutôt l'objet de toutes les convoitises, qu'il subit sa vie et que le seul centre d'intérêt pour lui est sa peinture. Il accepte de se marier pour continuer à peindre sans se préoccuper d'autre chose. Il accepte la présence d'Émilienne parce qu'elle lui révèle sa peinture. Certes, il finit par aimer Émilienne, mais pas autant qu'elle l'aime lui, cet être qui relève quasiment du fantasme.
L'écriture de Jacqueline Harpam est très belle, véritable plaisir esthétique, envoûtant. Écriture qui fait vraiment vivre la transformation de cette petite fille en jeune fille, puis en femme, déterminée à réaliser son histoire d'amour. Le récit à la première personne fait voir ce personnage de l'intérieur et le rend encore plus calculateur et froid, mais paradoxalement donne encore plus d'intensité à sa passion. Émilienne ne regrettera jamais d'avoir été la cause du malheur de nombreuses personnes. Elle est cynique quand elle parle de la femme à la santé fragile de Léopold : « Moi, j'avais mon amant. Blandine avait la grippe » , ou encore « Elle aurait pu vouloir se battre, elle fit l'autruche sans penser que, la tête dans le sable, elle exposait ses membres mal protégés aux courants d'air et aux rhumatismes ». Tout ce qui se trouve entre Léopold et elle ne mérite que d'être au mieux ignoré, au pire broyé.

 Cette passion est parfois dérangeante et il est difficile d'être en empathie avec Émilienne. Toutefois, si elle a écarté avec la plus grande détermination et la plus grande froideur les obstacles qui la menaient à Léopold, on se rend bien compte qu'elle aussi a fait des sacrifices. Celui de son enfance, de sa jeunesse, de l'insouciance, de la compagnie d'autrui, de sa fille. Cette fille dont elle parle avec une vieille connaissance à la fin de sa vie : « - [...] Je crois qu'elle veut que je lui dise que je l'aime. Par lassitude, un jour, j'y consentirai. Après tout, pourquoi pas ? Avec le temps, à force de louvoyer avec ma pitié pour cette fille mécontente, puis-je être vraiment sûre de ne pas l'attendre, et si un soir elle ne venait pas, de ne pas être déçue ? On sait si peu de chose sur soi, je n'ai voulu que Léopold. Esther m'impose de la connaitre, elle dit qu'elle y a droit, puisque je suis sa mère.

 - La pauvre ! dit Henri Chaumont […] Oui, ma chère, on ne se remet jamais de sa mère. »

Quand on sait que Jacqueline Harpman était aussi psychanalyste, cette réflexion est très intéressante. 

Juste en passant- et toujours côté psychanalyse - j'ai trouvé drôle que l'auteur donne son nom à un personnage, juste le temps d'une phrase. Qu'en penser ?  

 J'ai découvert qu'on pouvait retrouver cette histoire de La Plage d'Ostende proposée d'un autre point de vue dans un autre roman de Jacqueline Harpman : Du côté d'Ostende. Je pense que je retournerai à Ostende un de ces jours.

 

Merci à Anne de m'avoir fait découvrir ce roman belge d'une auteur très particulière, décédée cette année.

Ce roman est parti chez Jeneen, j'ai hâte de voir ce qu'elle en aura pensé.

 

Pour en savoir plus sur Jacqueline Harpman, sur Wikipedia et dans un article du Monde
    
 

 

 

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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 07:03

 

C'est parti pour un été sans souris, sans ordi, sans blog...ou presque.

Un petit passage chez vous de temps en temps. Un billet ici ou là pour honorer l'échange franco-bretano-belge ou bretano-belgo-français...ou....pfff....je m'y perds !

Rien de plus.

Le repos s'impose avant l'implosion.

Alors le programme de l'été sera le suivant 

repos

(oui, c'est moi là ! Vous ne m'imaginiez pas comme ça ? vous me pensiez plus ?... moins....?)

Je ne sais pas si je vais tenir le rythme !

Bonnes vacances à tous !


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9 juillet 2012 1 09 /07 /juillet /2012 22:12

 

 

 Liliba veut nous voir trembler comme des feuilles.

A cause d'elle on va avoir les foies, les miquettes, les jetons, les chocottes, la trouille... on n'osera plus ouvrir la porte au charmant fleuriste parce qu'on verra des serial-killers partout. On passera des nuits blanches les yeux exorbités, incapables de lâcher un livre avant de connaître le dénouement d'un polar ! On oubliera de sortir le chien, de nourrir les enfants....

Bref, ça va trembler dans les chaumières 

du 5 juillet 2012 au 5 juillet 2013.

Je m'inscris dans la catégorie "Touriste planqué" - pas folle ! - et si je survis aux cinq premiers thrillers ou polars, je changerai peut-être de catégorie.

  Vous avez vu le superbe mais flippant logo ? ça met déjà dans l'ambiance !

Challenge thriller

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8 juillet 2012 7 08 /07 /juillet /2012 07:58

 

Asphodèle m'a taguée en douce, la coquine !

Elle-même taguée par Euterpe, elle veut savoir quelle sera ma chanson de l'été.

J'avais repéré cette chanteuse et particulièrement cette chanson chez une blogueuse, mais impossible de me rappeler qui .

J'ai acheté l'album et il m'accompagne dans mes longs trajets en voiture depuis quelques mois. Cette chanson est pêchue et m'évite de m'endormir au volant...je chante, je me trémousse (bon, pas très prudent, je sais....) !

D'autres chansons de l'album (très éclectique) sont aussi très sympas.

 

 


 
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5 juillet 2012 4 05 /07 /juillet /2012 07:28

 

Dernier rendez-vous de la saison avant la quasi fermeture estivale.

Je retrouverai  Miss Bouquinaix et  Hérisson le 6 septembre.

Les filles, ça vous va ?

 

Aujourd’hui, deux albums différents mais tous les deux magnifiques.

couvLe Carnet rouge  - Texte Benjamin Lacombe – Illustrations Agata Kawa

 Présentation de l'éditeur

Le jeune William est envoyé l'année de ses quatorze ans en pension au Malborough College. Un univers au départ intimidant, au milieu duquel William va laisser parler sa créativité en observant et en dessinant la nature environnante. Ainsi naîtra sa vocation... Les illustrations d'Agata Kawa servent à merveille l'histoire romancée de l'enfance de William Morris, artiste fondateur de l'Arts and Crafts. 

 

Pour une fois Benjamin Lacombe n’est pas l’illustrateur, mais l’univers d’Agata Kawa est très proche du sien.

Dans cette histoire on découvre le jeune William Morris avant qu’il ne devienne le grand artiste que l’on connaît aujourd’hui. On le suit dans son adaptation difficile dans un internat anglais traditionnel où il est supposé se préparer à devenir prêtre. Il est différent des autres enfants, il rêve, il écrit, il dessine sur un carnet rouge que son père lui a offert. Ce carnet est le seul lien qui l’unit encore avec son père décédé.

WM WM2 AK

Cet enfant a une imagination très fertile qui l’aidera à se rapprocher des autres pensionnaires. Mais c’est dans la nature qu’il se sent bien. Elle l’apaise et lui rappelle les moments heureux qu’il a passés à regarder sa mère broder des fleurs. La nature va inspirer son œuvre future.

Cet album qui raconte une histoire émouvante est très élégant, et c’est là un beau portrait d’un artiste en devenir. D'autres illustrations sur le blog de Agata Kawa (http://agata-kawa.blogspot.fr/2010/04/william-morris-le-carnet-rouge-les.html).

Et bien sûr le blog de Benjamin Lacombe pour celles et ceux qui ne le connaîtraient pas encore (http://benjaminlacombe.hautefort.com/).

J’aime l’œuvre de William Morris -  entre autres peintre, poète, décorateur et architecte anglais ( 1834-1896) - vous l’aurez sans doute remarqué avec la déco de ce blog que je dois à mon architecte – décoratrice attitrée, j’ai nommé  Syl.. Cet album ne pouvait que me plaire.

 

SentimentoSentimento- Texte de Carl Norac – Illustrations de Rebecca Dautremer

Monsieur Stein est créateur de marionnettes et se sent seul. Il décide de créer une marionnette qui lui ressemblerait et qui serait pour lui un compagnon. L'expérience n'a malheureusement pas réussi car la marionnette a pris vie avant d'avoir été complètement terminée. Monsieur Stein la trouvant monstrueuse, il la rejette avec pour seule possession une écharpe pour se protéger de l'hiver glacial.

Sentimento, la marionnette, va errer à la recherche d'un être qui pourrait l'accueillir, voire l'aimer, telle qu'elle est. Elle va trouver Selma sur son chemin , une petite fille un peu étrange mais au grand coeur.

          M. Stein sentimento 2 sentimento

SelmaLes humains au grand coeur n'étant pas si nombreux, la fin sera triste et montrera que les monstres ne sont pas forcément ceux que l'on croit.

On pense évidemment à Pinocchio et au monstre de Fankenstein (Monsieur Stein ?)

Ce joli conte véhicule un message de tolérance superbement illustré par Rebecca Dautremer.

Il ne faut pas hésiter à s'attarder sur les détails des illustrations. Un vrai plongeon dans le merveilleux !


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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 07:48

 

La similitude entre deux oeuvres est parfois surprenante. C'est le cas avec ce film et le roman de Virginie Ollagnier, Toutes ces vies qu'on abandonne.

 

afficheLes Fragments d’Antonin – film de Gabriel Le Bomin – 2005 – avec Grégori Dérangère - Aurélien Recoing - Anouk Grinberg

Synopsis :

Cinq prénoms inlassablement répétés. Cinq gestes obsessionnels. Cinq moments de guerre. Antonin est revenu des combats sans blessure apparente. La sienne est intime, intérieure, enfouie.
Nous sommes en 1919 et le professeur Labrousse, pionnier dans le traitement des chocs traumatiques de guerre se passionne pour son cas. Sa méthode, nouvelle et controversée, doit lui faire revivre les moments les plus intenses de sa guerre afin de l’en libérer.


Comme dans Toutes ces vies qu’on abandonne, le film montre le travail d’un médecin  (Aurélien Recoing, parfait) qui s'intéresse plus aux chocs traumatiques qu'aux blessures corporelles.

Il s’attache au cas d’Antonin, revenu brisé des tranchées. Ce dernier est muré à l’intérieur de lui-même et ne cesse de revivre les horreurs vues et subies.

Entre le roman et le film, les liens sont étonnants. Les deux finissaient par se mélanger dans mon esprit, d’autant plus que – est-ce le hasard ? - j’ai vu le film quelques semaines seulement avant d'avoir lu le roman.

Même thème : les blessures invisibles.

Mêmes traumatismes et mêmes effets - mutisme, esprit enfermé dans un cauchemar et le corps refuse de revenir à la vie.

Même prise en charge par un médecin psychiatre qui prend en compte les effets de l’esprit sur le corps.

Comme dans le roman, la place du toucher est essentielle pour être à nouveau en contact avec ce monde traumatisant que les soldats voudraient oublier .

Mais plus étonnant, même structure. Dans le roman les séances de massage déclenchaient des souvenirs auxquels seul le soldat et le lecteur avaient accès. Dans le film, les sons, les images auxquels le médecin fait se confronter Antonin, lui font revivre des épisodes traumatisants, et chacun de ses sursauts amène un flash-back qui permet au spectateur de compléter le puzzle.

Dans les deux cas, on assiste par bribe à la reconstruction d’une vie, d’un parcours et donc d’un homme.

Les Fragments d’Antonin  ne donne pas dans le spectaculaire. Les scènes de souvenirs dans les tranchées ne montrent que des hommes, filmés au plus près, souvent en gros plans, des visages, des regards…et ça suffit pour comprendre l’ennui, la peur, l’épuisement, l’incompréhension, la révolte, le dégoût. Il y a peu de dialogues, juste ce qu’il faut. Les acteurs sont tous d’une grande sobriété, les silences sont émouvants. Les discours sont inutiles. 

Gabriel Le Bomin, a réalisé plusieurs documentaires sur les traumatismes de guerre. Il signe là un premier long métrage de fiction efficace et très émouvant.

 


 
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28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 07:41

 

Elle m'épuise !

 

Je ne sais pas comment j'ai fait pour  me retrouver encore une fois embringuée dans un plan tordu issu du cerveau machiavélique de la Korrigane échevelée...j'ai nommé Jeneen !

Je pense qu'elle a découvert il y a peu qu'il existait des auteurs autres que Bretons, et elle nous a demandé, à Anne (des mots et des notes) et à moi-même de l'aider à combler le vide culturel dans lequel elle évoluait jusque-là...

D'ailleurs, il faut voir ce qu'on leur apprend dans son coin ! Il n'y a pas qu'en lecture que ça coince...

Bretons

Pouvions-nous la laisser ainsi ? Bien sûr que non ! Les blogs de lecture sont fait aussi de charité...

Il aurait suffit qu'elle vienne lire un peu plus souvent nos magnifiques billets, qu'à la rigueur elle nous pose quelques questions sur les mots qu'elle ne comprenait pas, mais non...Il lui a fallu montrer qu'elle aussi pouvait structurer des paragraphes avec des phrases comprenant  des mots...

Alors,  elle a voulu "organiser" un échange de livres entre la Bretagne, la région Centre et la Belgique. Et en plus elle s'est entêtée à vouloir faire un règlement...que je tente toujours de déchiffrer à l'heure qu'il est !

Donc entre le 30 juin (mais peut-être un peu avant) et je ne sais pas quand , nous allons faire tourner des livres - le nombre n'est pas clair, tout comme le sens de rotation des livres ! -  et nous publierons des billets en même temps, mais pas des mêmes livres.... Vous voyez, c'est pas gagné ! 

Ah ! oui ! j'oubliais : quels livres ? Pas une mince affaire que ça ! Il fallait trouver des choses écrites par des auteurs de notre région. Mais plutôt vivants et surtout ce qui compte c'est le lieu de naissance, hein  - peu importe qu'ils aient déménagés à peine le cordon coupé et qu'ils fassent un belle carrière bien installés dans la région des autres...

Bref, je sens qu'on va s'amuser tout l'été et ....vous aussi !

Alors à bientôt chez Jeneen, Anne et ici pour quelques échanges bretono-centro-belges.



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24 juin 2012 7 24 /06 /juin /2012 09:30

     

Toutes ces vies qu'on abandonneToutes ces vies qu’on abandonne Virginie Ollagnier (2007)

 

Quatrième de couverture

Annecy, décembre 1918. La guerre est officiellement terminée, mais les trains continuent de ramener du front des hommes à jamais marqués dans leur chair. Certains sont défigurés, amputés. D'autres paraissent indemnes, mais n'en sont pas moins blessés au plus profond d'eux-mêmes. C'est ceux-là que Claire, jeune novice et infirmière, tente, par ses mains et sa voix, de ramener à la vie dans le service du Dr Tournier, médecin aliéniste à l'hôpital Saint-Joseph. L'un d'eux, à l'identité inconnue, muet, cataleptique, ne semble pas vouloir se réveiller. Pourtant ses yeux s'ouvrent parfois. Autour de lui, tous s'affairent, suspendus à ses lèvres. Ces lèvres que les souvenirs qui déferlent en lui ne semblent pas pouvoir franchir. Alors que sa vie se révèle par bribes au lecteur, elle demeure mystérieuse pour Claire, chaque jour plus émue par ce corps sans défense. Pour tous les deux, tout est encore possible. Quelle vie Claire choisira-t-elle? Et lui, après le traumatisme qu'il a subi, choisira-t-il d'abandonner la vie ?

 

Claire est une jeune femme pétillante, pleine de vie dans ce monde moribond. Elle détonne aussi dans le monde religieux auquel elle se destine. C'est avec l’énergie et l’enthousiasme de sa jeunesse qu'elle aide tous ces hommes qui reviennent cassés physiquement et psychologiquement. Elle n'a pas vraiment de savoir-faire mais laisse parler son instinct. Par ses mains, elle tente de relier au monde ces hommes qui n'ont parfois aucune blessure apparente.

Le professeur Tournier repère rapidement le don de cette jeune femme et lui confie un soldat revenu prostré, enfermé à l'intérieur de lui-même, comme s'il refusait de revenir vers ce monde qui l'a traumatisé.

Claire va s'attacher de plus en plus à ce travail et à ce jeune soldat dont elle ne sait rien sinon qu'il la trouble au point de lui faire douter de sa vocation de religieuse.

La vie du soldat nous apparaît par bribes lors des séances de massage. Chaque partie du corps travaillée va appeler des souvenirs auxquels seul le lecteur aura accès. Parallèlement Claire va découvrir le doute et le désir. 

Virginie Ollanier nous offre là un étrange dialogue où aucune parole n'est échangée, où tout passe par la relation au corps.

Loin d'être simplement un roman un peu désuet sur la naissance d'une relation, l'auteur aborde ici les balbutiements de l'ergothérapie et les débuts de la psychanalyse. Grâce au personnage de Claire, elle parle aussi des femmes qui se libèrent du carcan du 19ème siècle qui soumettait les femmes aux hommes ou à Dieu. Claire est définitivement un personnage moderne qui, comme le jeune soldat, va devoir faire le choix de vivre- ou non -  pleinement dans ce nouveau siècle.

Au cours de cette lecture j'ai bien sûr repensé à La Chambre des officiers de Marc Dugain. Mais j'ai surtout eu en tête les images d'un film, Les Fragments d'Antonin. Je vous en parle très bientôt.


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20 juin 2012 3 20 /06 /juin /2012 07:38

 

Le passage des lumières - révoltesLe Passage des Lumières - Episode II : Révoltes – Catherine Cuenca

J’avais aimé le premier épisode de ce Passage des Lumières où Zélie, jeune fille de notre époque, faisait un saut dans le temps et se retrouvait à vivre les prémices de la Révolution française et découvrait les premiers émois amoureux avec le beau Léandre.

J’avais laissé Zélie de retour chez elle, au XXIème siècle, triste d’avoir dû abandonner Léandre.

Dans ce nouvel épisode nous retrouvons Zélie qui se morfond dans sa classe de 3ème et qui a bien des difficultés à se concentrer sur ses révisions du Brevet. Elle ne pense qu’à Léandre qu’elle a laissé deux mois auparavant. Deux mois ! Autant dire une éternité !

N’y tenant plus, elle décide donc de retourner au XVIIIème siècle. Le soir de la pleine lune, elle monte un stratagème pour que sa mère la laisse sortir. Elle ne sera absente que quelques heures, mais le temps ne passant pas de la même façon là où elle va, elle passera un mois auprès de Léandre et des autres amis rencontrés au XVIIIème siècle.

Elle avait quitté le passé en 1789, juste avant la Révolution, mais lorsqu’elle arrive chez le père Joseph, elle est en juin 1791. La Bastille a été prise, le Roi est toujours en place et les changements tant attendus par les révolutionnaires se font attendre.

Le père Joseph, qui a beaucoup vieilli et qui semble désabusé, rend compte à Zélie de la situation du pays. Mais ce qui intéresse surtout cette dernière c’est de revoir Léandre même si elle redoute un peu ces retrouvailles. Elle l’avait quitté si brutalement qu’il ne voudra peut-être plus lui adresser la parole.

Effectivement la première rencontre est un peu froide et tendue mais les deux jeunes gens finissent par se revoir seule à seul et Zélie finit par tout lui raconter. Malgré l’énormité de la révélation, Léandre est convaincu grâce au livre sur l’Histoire de France que Zélie avait apporté.

C’est dans ce livre qu’ils se rendent compte que la fuite du Roi est imminente. Ils vont se trouver embarqués dans un folle poursuite pour empêcher le Roi de passer la frontière et vont vivre au cours d’une nuit mouvementée l’arrestation de la famille royale à Varennes.

Loin de s’arrêter là ils vont se retrouver à Paris sur le Champ-de-Mars où ils vont échapper à la violence d’une émeute. Ce passage et la description de Paris à cette époque est particulièrement réussie.

Dans ce deuxième épisode, Catherine Cuenca réussit à nous tenir en haleine avec des personnages attachants, une jolie histoire d’amour, le tout sur fond d’événements historiques  passionnants.

Dans le premier épisode, Zélie s’étonnait des différences de la vie quotidienne entre cette époque et la sienne. Dans ce roman, grâce aux aventures vécues ensemble les deux jeunes gens mûrissent et se rapprochent. Mais les conventions et la bienséance imposent un comportement différent de ce qui se passerait au XXIème siècle entre deux jeunes amoureux. Léandre se comporte en  vrai gentilhomme, ce qui surprend Zélie et la fait sourire, et nous avec !

Comme dans le roman précédent, Zélie est obligée de repartir dans son époque et la fin nous laisse encore une fois sur notre faim. Ces deux-là n’en ont pas fini de se retrouver, mais quand ? Et qu’elle sera la situation en France à ce moment-là ? Quel rôle Léandre jouera-t-il dans les différents événements de la Révolution qui va aller en se radicalisant ? Et si c’était Léandre qui venait se frotter au XXIème siècle ?

On peut dire que Catherine Cuenca sait ménager le suspense.

A suivre donc.

Encore un pour le challenge Jeunesse/Young adult

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