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4 juillet 2013 4 04 /07 /juillet /2013 08:05

 

  

Dernier rendez-vous avant la fermeture estivale.

  

Ces derniers mois, j'ai abandonné bon nombres de romans. De la plupart, je n'ai pas envie de parler. Mais finalement je vais vous dire quelques mots de trois de ces romans parce que je suis déçue de ne pas les avoir appréciés. Deux d'entre eux parce que j'aime les auteurs (Henning Mankell et Hanan El-Cheikh), le troisième parce qu'il a eu un tel succès que je voudrais savoir ce que vous en avez pensé.

 

Le ChinoisLe Chinois – Henning Mankell - traduit du suédois par Rémi Cassaigne

En 2006 dix-neuf personnes sont massacrées à l'arme blanche dans un petit village du nord de la Suède.

L'enquêtrice est persuadée qu'il s'agit du crime d'un déséquilibré, mais une juge mène une enquête parallèle car ses parents adoptifs faisaient partie des victimes. Son enquête lui fait parcourir la Suède, la Chine et le Mozambique, et replonger dans le passé.

J'aime Henning Mankell, je me suis effondrée quand il nous a privés de Wallander, mais là, je n'ai pas adhéré du tout.

Les liens entre passé et présent et les différentes histoires m'ont paru peu crédibles. Mankell est un militant, il porte souvent un regard très critique sur la société suédoise en particulier, et sur le monde en général. Et dans ce roman, j'ai vraiment eu l'impression qu'il voulait tellement faire passer ses idées politiques qu'il en a oublié de donner du rythme et de la cohérence à son récit.

Bref, je suis passée à côté.

 

 

Londres mon amourLondres mon amour – Hanan El-Cheikh traduit de l'arabe par Rania Samaria

J'avais dit que je ne ferais pas de billet sur ce roman qui n'a pas su susciter mon intérêt. Pourtant je vais vous en parler en quelques lignes, juste pour rappeler que cette auteure vaut quand même la peine d'être lue.

 Je l'avais découverte avec le magnifique Toute une histoire, un très grand coup de cœur pour moi.

 Dans Londres mon amour, trois personnages se rencontrent dans un avion allant à Londres et continuent de se croiser dans la capitale britannique. Tous trois sont arabes et tentent de s'intégrer dans la vie anglaise. Lamis vient de divorcer et s'achemine tant bien que mal vers l'indépendance, Samir se voit flanquer d'un singe « illégal » et Amira se fait passer pour une princesse.

 Que dire de plus si ce n'est que tout est à mon avis caricatural ? Impossible pour moi de m'attacher à aucun de ces personnages. Pourtant, l'écriture est belle, mais ça ne m'a pas suffit.

 Je relirai toutefois Hanan El-Cheikh.

 

 L'île des oubliésL'Île des oubliés – Victoria Hislop –Traduction de Alice Delarbre

 Premier roman de l'Anglaise Victoria Hislop, encensé par la critique et la blogo, je m'attendais à partir pour de belles heures de lecture.

A priori, le sujet était intéressant : une jeune femme découvre l'histoire de Spinalonga, petite île au large de la Crète, qui a été la dernière léproserie d'Europe. Elle a abrité de 1903 à 1937 de nombreux pestiférés grecs et Alexis, l'héroïne, va découvrir en même temps que l'histoire de cette île, l'histoire de sa mère et de sa famille.

 Pfff ! Autant le dire tout de suite, je ne suis pas allée au bout ! Je n'ai même pas eu la curiosité de lire les dernières pages.

 Le roman se partage entre le passé (l'histoire de l'île, des pestiférés et de la famille d'Alexis), et le présent d'Alexis, ses états d'âmes sur sa vie amoureuse.

 Autant les passages sur le passé étaient intéressants et j'ai appris beaucoup sur la vie inhumaine de ces pestiférés, parqués comme des bêtes, autant les états d'âme d'Alexis m'ont parus ne pas dépasser le niveau de « Amour, gloire et beauté » !

 Quel pensum ! Et en plus j'ai trouvé l'écriture d'une platitude !!! – est-ce dû à la traduction ?

 Mais comme je le disais, beaucoup ont aimé ce roman. Je suis curieuse de connaître votre avis et de savoir ce qui vous a plu dans ce récit.

 

Prochain rendez-vous des livres dontje n'ai pas parlé en septembre !  

 

 

 

 

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26 juin 2013 3 26 /06 /juin /2013 16:40

proscritLe Proscrit – (The Outcast) Sadie Jones – traduit de l'anglais par Vincent Hugon

 

Pour le mois anglais, j'ai fouiné un peu dans ma PAL, et j'ai ressorti un roman acheté il y a une éternité. Comme d'autres, il végétait, attendant que ma main s'arrête sur lui, ce qui a failli lui arriver plus d'une fois, mais seulement failli. Allez savoir pourquoi !

Je ne saurais trop remercier les organisatrices du mois anglais, parce que j'ai passé un moment plus qu'agréable, et très vite j'ai su que ce roman allait devenir un...Coup de coeur

L'histoire en quelques mots seulement pour ne pas trop en dévoiler.

Le roman a pour personnage principal Lewis, un jeune homme de 19 ans qui sort de prison. Dans le premier chapitre, on apprend qu'il a été incarcéré deux ans pour dégradations et incendie d'une église. Puis l'auteur nous ramène en arrière et nous retrouvons Lewis à l'âge de 10 ans. Il vit seul avec sa mère, son père étant absent pour cause de Seconde Guerre mondiale, et lorsqu'il revient, le monde de Lewis en est bouleversé. Il ne trouve plus sa place, se renferme et devient « bizarre » au dire de la communauté de la petite ville du Surrey. Après la mort accidentelle de sa mère, les choses empirent.

L'intérêt de ce roman réside dans son ambiance. On ne peut pas dire qu'il ne se passe rien, mais il s'agit plutôt d'un roman d'atmosphère, et je l'ai lu quasiment comme un polar, en apnée, jusqu'à la dernière page.

Le récit minutieux des attitudes, des états d'âmes, construit par petites touches une atmosphère qui devient de plus en plus étouffante.

On sent la pesanteur de la petite communauté bourgeoise de cette Angleterre des années 50 . On y boit beaucoup, les femmes passent leur temps à se préparer pour des maris dont elles et leurs enfants subissent la violence. Mais il ne faut rien dire, il faut constamment donner le change et préserver les apparences.

Cette communauté rejette Lewis parce qu'il est différent, et le pousse petit à petit vers un destin tragique.

On ressent le mal-être de cet enfant, sa détresse quand il devient adolescent, son envie de reconnaissance de la part d'un père trop rigide et remarié trop vite avec lequel il ne parviendra jamais à communiquer vraiment.

Et à sa sortie de prison, personne ne semble heureux de le revoir. Il dérange, et semble, par son unique présence, faire ressortir le pire chez ses concitoyens.

Heureusement, il y a quelques éclaircies : les escapades à Londres dans les boîtes de jazz, la petite Kit, amoureuse de Lewis depuis toujours et qui sera la seule à l'accepter tel qu'il est.

Un très, très beau premier roman, bien construit, avec des personnages complexes, une histoire humaine touchante, sans être jamais larmoyante.

Un seul petit, tout petit bémol : la fin, un peu trop hollywoodienne à mon goût.

Pour le mois anglais

mois anglais thé

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16 juin 2013 7 16 /06 /juin /2013 11:42

84 charing livre84, Charing Cross road – Helene Hanff - traduit de l'anglais par Marie-Anne de Kisch

 

 

Petit roman épistolaire, petite gourmandise, dont j'ai lu des billets chez Sylire, qui a aimé, ou  Hérisson et Bladelor qui sont beaucoup  moins enthousiastes .

 

Helene Hanff, new-yorkaise, est écrivain. Enfin, elle se voudrait bien célèbre dramaturge, mais elle n'arrive pas à faire reconnaître son talent, et vivote dans cette Amérique d'après-guerre grâce à l'écriture de feuilletons pour la télévision et de livres pour enfants.

Son goût pour la culture la mène à vouloir dévorer des livres rares mais ses moyens ne lui permettent pas d'en acquérir.

Quel personnage que cette Helene !

Elle trouve moins fatigant d'écrire à une librairie anglaise de lui expédier tel ou tel livre rare plutôt que de traverser New-York pour trouver le même ! Il faut dire que l'Angleterre exsangue, fin des années 40, se voit contrainte à vendre ses richesses à des prix dérisoires.

C'est ainsi que Franck Doel de la librairie Marks & Co., au 84, Charing Cross Road à Londres, sillonne l'Angleterre d'après-guerre et visite les vieilles demeures pour acheter à des propriétaires ruinés leurs bibliothèques et leurs ouvrages rares.

Pendant 20 ans, de 1949 à 1969, Helene et Franck vont correspondre, comme le feraient une cliente et un commerçant. Puis les relations vont évoluer, et si Franck reste très en retenue pendant longtemps (on est britannique ou on ne l'est pas !), Helene se lâche très rapidement.

Elle a un humour bien particulier et son fichu caractère ressort assez souvent quand elle n'obtient pas ce qu'elle veut aussi rapidement qu'elle le voudrait.

Les liens se font amicaux aussi avec l'ensemble du personnel de la librairie auquel Helene envoie des suppléments de nourriture. Elle a beau ne pas rouler sur l'or, comparé à ce que vivaient les Anglais à cette époque, elle pouvait se permettre de les régaler d'œufs en poudre ou de jambon.

L'intérêt de ce petit roman, au-delà de la relation humaine qui se fait entre deux personnes qui n'auraient jamais dû se rencontrer ni par lettres interposées ni dans la vraie vie, c'est l'amour de la littérature, et pour moi, la découverte de nombre d'auteurs ou d'ouvrages que j'ignorais totalement.

Helene n'aime pas les romans. Ce qu'elle aime, ce sont les biographies, les ouvrages techniques, et quand elle découvre un ouvrage qu'elle aime et qui fait référence à de nombreux auteurs, elle veut absolument lire tous les auteurs référencés dans l'ouvrage.

Elle est maniaque, impulsive, désordonnée, sans grande éducation. D'ailleurs ses lettres sont bourrées de fautes de graphie, les majuscules et les points d'exclamation se bousculent... elle a dû choquer plus d'une fois ce pauvre Franck, qui a fini par apprécier cette amoureuse des livres et s'est finalement amusé de ses sautes d'humeur.

Dans ce trop court livre, j'ai beaucoup souri, j'ai aussi été très émue par ces rendez-vous manqués entre ces deux personnes si différentes

Si je n'avais pas su dès le départ que ces lettres étaient réelles, j'aurais pu penser qu'un auteur de talent avait eu une idée de génie pour créer ces deux personnages.

Une citation pour vous montrer qu'Helen n'était pas du genre à s'embarrasser de formules de politesse !

"Avec le printemps qui arrive, j'exige un livre de poèmes d'amour. Pas Keats ou Shelley, envoyez-moi des poètes qui peuvent parler d'amour sans pleurnicher. Wyatt ou Jonson ou autre, trouvez vous-même. Mais si possible un joli livre, assez petit pour que je le glisse dans la poche de mon pantalon pour l'emporter à Central Park. Allez, restez pas là assis ! Cherchez-le ! Bon sang, on se demande comment cette boutique existe encore."

    tumblr Helen Hanff

Grâce au billet de Sylire, j'ai découvert le site dédié à cette librairie qui n'existe plus maintenant à Londres. Dommage, j'aurais adoré y faire un tour.

 

 

Il y a eu également en 1986 un film de David Hugh Jones avec Ann Bancroft et Anthony Hopkins. A voir peut-être.  film

  C'est le mois anglais qui continuekeep-calm-and-read

 

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22 mai 2013 3 22 /05 /mai /2013 07:22

 

 La Couronne verte La Couronne verte – Laura Kasischke – traduction de l'américain de Céline Leroy         http://idata.over-blog.com/0/20/28/80/amour/coeur-gif-090.gif

C'est une tradition. Les lycéens partent s'éclater au soleil en attendant les résultats des examens de fin d'année. Leurs parents ont fait la même chose, ce qui ne les empêche pas de mettre leur progéniture en garde contre les excès de soleil, d'alcool, les dérives de consommation de produits de toute sorte et surtout les mauvaises rencontres. Anne et Michelle, qui se connaissent depuis la crèche, ne font pas exception. Leurs mères respectives leur rebattent les oreilles des dangers potentiels. La mère de Michelle tente de leur suggérer de faire quand même un peu de tourisme et de visiter la pyramide de Chichtèn Itzà, témoin de rites Mayas envers le dieu Quetzalcoatl.

                  pyramide            serpent à plumes

Pas de problème, Anne et Michelle sont deux adolescentes raisonnables.

Elles partent donc avec Terri, qui a rejoint l'inséparable duo quelques années auparavant.

Dans ce récit, on n'entendra pas Terri, plus délurée et qui a opté dès leur arrivée à Cancun, Mexique, pour la plage, les cocktails et les garçons.

On pourrait croire qu'on va lire un énième roman sur la jeunesse américaine écervelée, à la recherche de soit-disant sensations et de jeunes filles en quête de leur première relation sexuelle. On est bien loin de là.

Dès le départ l'auteur annonce qu'il y a eu un drame. Ce drame, le lecteur n'en aura connaissance qu'à la fin du roman, et quel choc ! Impossible à deviner, en tout cas pour moi.

Malgré toutes les recommandations maternelles, on sent bien qu'il va y avoir transgression. N'est-ce pas le passage obligé pour grandir ?

Dans le cas de Terri, on ne sait pas si elle a eu les mêmes mises en gardes de la part de ses parents. Si c'est le cas, elle n'en a cure et dès leur arrivée, elle plonge dans tous les interdits. On sait alors que le drame ne la concernera pas, car elle n'a aucune culpabilité et semble bien dans sa tête et son corps.    

Non, le drame se joue avec Anne et Michelle. D'ailleurs seules leur voix se font entendre en alternance dans de courts chapitres. Anne qui parle à la première personne, Michelle à la troisième. C'est déjà un indice.

Ces jeunes filles si raisonnables vont malgré tout assez rapidement se laisser entraîner au temple de Chichtèn Itzà par un parfait inconnu rencontré au bar de l'hôtel. Cet homme, Ander,  qui se dit archéologue fascine littéralement Michelle. Est-ce le fait qu'elle croit deviner en lui un père potentiel , elle qui n'a jamais connu le sien et dont sa mère ne lui a jamais parlé ?

Au moment d'escalader la pyramide, Anne refuse d'aller plus loin et laisse son amie partir avec Ander. Son angoisse monte alors que le temps passe et qu'elle ne les voit pas revenir. Son imagination lui fait penser au pire, celle du lecteur fait de même.

De son côté, Michelle vit une expérience mystique intense.

Laura Kasischke maîtrise parfaitement le suspense en menant le lecteur ailleurs avant que le drame n'éclate. C'est tout l'avant du drame qui est intéressant, tout comme l'état d'adolescence parfaitement analysé.

Elle parle ainsi de l'émancipation et de ses risques. Elle insinue le doute partout et de ce voyage initiatique qui a viré au cauchemar, elle réussit à tirer une vraie poésie. Il y a beaucoup de sensualité dans ce récit, que ce soit dans la description de la nature ou des corps. On ressent la chaleur, la brûlure du soleil, la soif. On sent les odeurs de la jungle, de la mer. On prend les couleurs des corps brûlés par le soleil ou de la végétation luxuriante en plein dans les yeux. Une des plus belles scènes où l'auteur sait parfaitement faire émerger les sensations se passe dans la pyramide dans le noir total. Michelle y voit, entend et sent tant de choses qu'elles prennent presque vie sous nos yeux. Cette scène est également très anxiogène. Elle précède le drame qui ne sera encore une fois pas là où on l'attend.

Je ne peux donc que recommander ce roman pour sa construction – l'auteur nous plonge dans la tête des protagonistes, pas d'explications, pas de pathos - , et pour l'écriture maîtrisée et poétique.

C'est un beau roman d'apprentissage.

C'est le premier roman que je lis de Laura Kasischke, mais pas le dernier.  

 

 

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14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 07:52

La Peine du MenuisierLa Peine du menuisier – Marie Le Gall

 

Roman gagné à la sueur de mon front chez dame Asphodèle.

 

La Peine du menuisier est un texte autobiographique dans lequel Marie Le Gall met en scène son double – Marie-Yvonne – de l'enfance à l'âge adulte.

Non désirée, elle naît malgré tout – malgré tous – dans la rudesse du Finistère nord des années 50, et dans la rudesse d'une famille enfermée dans les silences, les non-dits et peuplée de fantômes.

Née en 1955 de parents déjà âgés, elle a une sœur de 19 ans son aînée, Jeanne, malade mentale.

L'ambiance est lourde, c'est peu de le dire. La mort est partout : dans les photos de ceux dont on ne parle pas, dans les silences, jusque dans la proximité géographique du cimetière. Cette petite fille ne sait pas mais a l'intuition d'un drame ou d'un secret lié au passé.  

Son père, ouvrier à l'arsenal de Brest est un taiseux, un taciturne. L'aime-t-il ? Impossible à dire. Ce taciturne qu'elle n'appellera jamais autrement que le Menuisier ne lui parle jamais, ne la touche pas.

Finalement, pour comprendre son histoire, l'auteur devra comprendre l'histoire de ce père et de tous les morts de sa famille. 

Ce n'est que bien plus tard, après la mort de son père, qu'elle découvrira la vérité, en lisant le livret militaire du Menuisier. Alors qu'elle n'a jamais eu connaissance que de 9 enfants, il y est fait mention de 10 enfants. Qui est cet oncle dont personne n'a jamais parlé ?

Elle finira par comprendre pourquoi parler était impossible pour son père.

L'auteur décrit très bien la rudesse de la vie dans la France rurale des années 50. Il y a également de très belles descriptions de la Bretagne, de son climat. On sent son attachement à cette terre familiale.

Pourtant, j'ai eu un peu de mal à entrer dans cette histoire, si intime qu'elle met le lecteur légèrement à distance. J'ai souvent eu l'impression d'être voyeuse. J'ai regardé avec étonnement et souvent incompréhension cette petite fille tellement fascinée par la mort qu'elle va jusqu'à passer des heures à regarder des os dans un cimetière. Cette obsession morbide, celle du personnage et donc de l'auteur, m'a frustrée d'empathie pour les personnages.

Bizarrement, ce récit qui livre une intimité familiale à des étrangers (les lecteurs), semble dénué d'émotion. C'est sans doute dû au style, dans fioriture, presque clinique.

Il n'est reste pas moins qu'il s'agit là d'une très belle évocation de la figure paternelle, et que Marie Le Gall lui rend un bel hommage.

 


 

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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 06:49

 

AccabadoraAccabadora – Michela Murgia – traduit de l’Italien par  Nathalie Bauer 

 

Petit livre de seulement 180 pages gentiment prêté par Béa (Une Comète)

 

 La guerre a pris son fiancé à Tzia Bonaria Urrai, la privant également de possibilité d’enfants. Toujours vêtue de noir, elle vit seule à Sorini, petit village de Sardaigne.

Sur cette île, la vie est rude et les coutumes ancestrales sont toujours aussi prégnantes. Particulièrement celles qui entourent les événements majeurs de la vie – naissance, mariage, mort. On y croit aux esprits sans pour autant manquer de respect au curé et à la religion. Tout est affaire de superstition.

 La vie à Sorini est tellement rythmée par toutes ces habitudes ancestrales, que j’ai eu du mal à intégrer le fait que le récit commence dans les années 50. J’ai souvent été surprise au cours de ma lecture à l’évocation de la télévision, d’une paire de jeans, ou de tout autre élément de modernité tant la vie à Sorini semble s’être arrêtée il y a bien longtemps.

 Une coutume y perdure, celle qui permet d’un accord tacite, de prendre un enfant à une autre famille. C’est ce qui va arriver à Maria, 6 ans. Elle est la quatrième fille d’une mère qui n’en voulait plus, et d’un père mort. Tzia Bonaria va en faire sa fillus de anima – sa fille d’âme.

 C’est l’histoire de ces deux-là que Michela Murgia nous conte.

Maria va à l’école, et s’attache à cette autre mère qui lui enseigne son métier, la couture.  Elle ne regrette pas sa vie d’avant, sa famille biologique, qu’elle continuera à fréquenter lors de rares occasions.

La vie de Maria se construit autour de l’école, du quotidien avec Tzia Bonaria, et de son ami Andria. Une vie simple, sans questions.

Pourtant Tzia Bonaria cache un secret. La petite fille a remarqué qu’il lui arrivait de sortir la nuit.

Elle apprendra beaucoup plus tard que cette femme à qui elle a donné son affection et en qui elle a une totale confiance n’est peut-être aussi « bonne » qu’elle le croit. En effet, elle tient dans le village le rôle de l’Accabadora .

Il m’est difficile d’en dire plus sans vous gâcher le plaisir de la découverte de ce très joli roman. L’écriture est belle, émouvante. L’auteur fait le magnifique portrait d’un village où la vie est dure et où la violence n’est jamais très loin – querelles de voisinage, rudesse du travail, refus d’un corps  mutilé… - mais elle porte aussi un regard aimant sur ses personnages et quels que soient leurs agissements, jamais elle ne les condamne.

Elle décrit à merveille les paysages, les réunions de femmes et leurs places dans les foyers, les patisseries dont on sent presque le goût, les visages, les mains . A chaque page les images fusent et on se sent transporté à Sorini.

Une très belle découverte.

Merci Béa.

Ce roman a également plus à Asphodèle, Syl., Anne, Argali.

 


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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 08:20

La-Ballade-de-Lila-K.jpegLa Ballade de Lila K – Blandine Le Callet http://idata.over-blog.com/0/20/28/80/amour/coeur-gif-090.gif

Le roman débute avec une séparation , passage d'une grande brutalité, qui plonge le lecteur directement dans l'action, sans explications.

Qui sont ces hommes en noir qui viennent arracher une toute jeune enfant à sa mère ? Que s'est-il passé avec cette enfant ? Pourquoi une telle violence ? On ne le saura pas tout de suite. Il faudra, comme Lila refaire le chemin pour comprendre l'enchaînement des faits .

Lila est confiée au Centre, un lieu où elle sera prise en charge, soignée, éduquée. Mais cela ne se fera pas simplement.

Les premiers temps se passent dans la douleur. Elle doit subir de nombreuses opérations. Elle est hypersensible à la lumière, hurle de douleur dès qu'on l'approche d'une source lumineuse, ne supporte aucun contact physique ni la nourriture qu'on lui apporte. Elle n'a qu'une seule obsession, retrouver sa mère. Qu'a-t-il bien pu se passer pour que cette petite fille soit traitée ainsi ? Qu'a t-elle subi auparavent ?

Le lecteur ne découvrira l'histoire de Lila que par bribes, grâce à une superbe construction narrative.

C'est par la voix de Lila que l'auteur nous fait entrer dans la vie de ce jeune personnage. Lila qui écrit son histoire, qui la recompose pour nous, des années après son arrivée au Centre. Elle veut laisser une trace d'elle et de sa ballade dans ce monde qu'elle a appris à connaître et à détester.

Ecrire n'est pas un acte facile quand le papier est interdit. Elle doit ce privilège à un éducateur peu en phase avec le pouvoir en place. Ce pouvoir totalitaire - qui n'est pas sans faire penser à Orwell ou à Huxley - qui met la population sous surveillance, qui gère les pensées, la santé (allant jusqu'à soupçonner tous ceux qui gardent leurs rides et autres les signes de viellissement), le droit de fonder une famille, de travailler, de se déplacer. Qui interdit les livres au prétexte que le papier est porteur de maladies graves et qui impose des grammabooks dans lequels il est facile de faire disparaître les passages dérangeants. Mais ce pouvoir a une faille : la Zone, qui se trouve à l'extérieur des murs et où la vie n'est pas aussi aseptisée. Il y a des rebelles là-bas, les livres circulent, les maladies aussi. Mais il y a de la vie.

Lila va faire preuve d'une intelligence redoutable et son éducateur, M. Kauffmann, aura plaisir à semer en elle les graines de la rebellion. Il lui confiera un dictionnaire (objet interdit mais …), du papier et de l'encre qui lui permettront bien des années plus tard, en cachette, de raconter son histoire. Cet homme comptera beaucoup pour elle. Suivra Fernand, très attaché à suivre les règles, mais aussi très attaché à Lila qui profitera souvent de son affection pour elle. Et enfin, elle fera la connaissance de Milo, le directeur de la Grande Bibliothèque où elle a trouvé un emploi. Il connait bien la Zone, semble refuser le dictat du gouvernement (il a des rides !) et n'a pas peur de toucher les livres à mains nues. Lila, concentrée sur la recherche de sa mère et refusant toute relation avec quiconque aura malgré elle rencontré des personnes qui auront compté et qui l'auront aidé à devenir une vraie personne.

 

La construction du roman est superbe. Tout d'abord parce que le lecteur n'en sait pas plus que Lila et qu'il aura à faire le même chemin qu'elle, qu'il aura à assembler les pièces du puzzle, comme elle. Mais aussi parce qu'à certains moment on doute. Et si ce que Lila racontait n'était pas la réalité ? Si la séparation traumatisante et l'obsession de retrouver sa mère lui faisait voir ce monde bien plus noir qu'il n'était ? Qui croire ?

 

Ce beau roman dystopique pour adulte fait une critique intéressante de notre société et de ses dérives mais il trace aussi le parcours d'une jeune fille, sa quête d'identité, de son histoire et du long et douloureux chemin parcouru pour enfin pardonner et devenir. Mais devenir qui ? Quoi ? Dans quelle société ?

La fin est ouverte, comme je les aime.

Les avis de  Sandrine  Kathel  -  Lystig 


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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 11:30

 

 Bretons

  

Dernier tour de notre ronde

Voilà, c'est la fin de cette ronde belgo-centro-bretonne, et l'occasion de belles découvertes.

Pour moi  :  La plage d'Ostende / Cézembre noire / La petite dame en son jardin de Bruges

Pour Jeneen : La Plage d'Ostende / Un grand coeur / Intérieur sud

Pour Anne : A l'angle du renard/ Un grand coeur / zembre noire

  

à l'angle du renardA l’angle du renardFabienne Juhel

 

Si je vous dit « Arsène Le Rigoleur », vous l’imaginez comment le bonhomme ? Vieux paysan d’un autre âge, l’œil malicieux et pétillant, le sourire constamment accroché aux lèvres ?

 Et bien vous n’auriez pas tout faux mais presque. Arsène est bien paysan, mais il a tout juste 40 ans et la dernière fois que quelqu’un l’a vu rigoler c’est…pfff…il y a bien longtemps.

 Il vit seul dans sa ferme depuis que sa mère est en maison de retraite. Il est accroché à cette terre qui l’a vue naître et qui le nourrit encore.

 C'est lui, Arsène, qui nous raconte son histoire. Il nous raconte l'arrivée de gens de la ville qui viennent de reprendre la vieille ferme du voisin. La gamine, Juliette , 5 ans , l'adopte tout de suite, jusqu'à l'appeler tonton. Ce n'est pas le cas de son frère, Louis, 8 ans, ni de sa mère qui se méfie de ce vieux garçon solitaire qui se plait en la compagnie d'une petite fille. On la comprend un peu.

 Pourtant, il n'a pas l'air bien méchant cet Arsène.

 Mais au fur et à mesure de son récit, il se livre, et fait découvrir des facettes de sa personnalité qui peuvent faire frémir. Il livre des évènements de son enfance et de sa vie actuelle qui peuvent donner froid dans le dos.

L'art de Fabienne Juhel, c'est de suggérer, et d'emporter le lecteur vers un univers où se mêlent bon sens paysan et croyances d'un autre temps, et où l'auteur explore l'âme humaine et ses recoins les plus sombres. 

 La vie d'Arsène le Rigoleur est reconstituée au compte goutte, sans jugement, assez froidement. Le lecteur ne peut s'empêcher de trembler pour les enfants, il sait bien que la fin ne peut pas être heureuse, mais pourtant, elle est surprenante.

 La mort est omniprésente dans ce récit dérangeant qu'on ne peut lâcher jusqu'à la fin.

 Même si la métaphore du renard tout au long des chapitres ne m'a pas convaincue ni particulièrement intéressée, le style de l'auteur m'a emportée, et une fois plongée dans ce roman je n'ai pu m'arrêter alors que je pensais au début avoir affaire à un roman de terroir que je n'affectionne pas particulièrement.

 

Merci à Jeneen pour cette découverte. Première mais certainement pas dernière lecture de cette auteur. 

 

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12 janvier 2013 6 12 /01 /janvier /2013 10:17
   
En vieillissant les hommesEn vieillissant les hommes pleurent– Jean-Luc Seigle
http://idata.over-blog.com/0/20/28/80/amour/coeur-gif-090.gif  http://idata.over-blog.com/0/20/28/80/amour/coeur-gif-090.gifhttp://idata.over-blog.com/0/20/28/80/amour/coeur-gif-090.gif
    
Il y a longtemps que je n’avais pas été aussi bouleversée par un roman.
Je l'ai ét par l’histoire d’Albert, un homme qui n’a pas forcément les mots pour dire son mal-être, mais aussi par l’écriture de Jean-Luc Seigle, toute en délicatesse, en pudeur, en retenue.
L’auteur nous fait vivre une journée de juillet 1961, jusqu’au dénouement qui fait petit à petit monter une boule dans la gorge.
Comment parler de cet homme, Albert, attaché à sa terre, à sa ferme qui pourtant ne peut plus les nourrir, et qui a dû se résoudre à devenir ouvrier chez Michelin ?
Lui-même a tant de mal à dire le sentiment qu’il a d’être dépassé par la vie, par la modernité dont sa femme est éprise. Il est incapable de décrire sa lassitude de la vie. Il ne peut que rester silencieux, taire la honte d’avoir été fait prisonnier en 1940 sur la ligne Maginot, cette captivité qui ne lui a jamais permis de tisser de lien avec son fils aîné.
Il ne sait comment dire son désarroi devant son monde qui se désagrège, devant sa mère qui perd la tête et ne vit plus dans le présent, devant sa femme qui fait peu à peu disparaître le passé et introduit dans le foyer un monde moderne dont il se sent exclu. 
Il ne sait comment dire à ses fils qu’il les aime parce qu'il n'a pas les mots.
Albert ne dira pas. Il agira.
Il y a une telle grâce dans l’écriture de Jean-Luc Seigle ! Il accompagne son personnage avec une telle bienveillance, jamais il ne le juge, ni lui, ni les autres personnages d'ailleurs.
C’est avec une grande délicatesse qu’il dresse le portrait d’une époque et d’un homme qui, dans un acte courageux et d’une immense générosité, fait le don d’une existence pour que ses enfants vivent mieux que lui.
Voilà un roman que je relirai certainement pour en savourer à nouveau la langue sobre et pudique. Un roman qui donne toute leur importance aux mots et à la littérature.
Et ce titre ? N'est-il pas magnifique ?
J'ai lu ce roman avant l'été, pourtant il me hante encore.
Ce roman est un immense coup de coeur, vous l'aurez compris. Tout comme l'avait été  Bord de mer de Véronique Olmi.
Etrangement, ces deux romans ont bien des points communs. Dans les deux cas, l'écriture faite de pudeur et de délicatesse fait vivre deux personnages malmenés par le monde dans lequel ils vivent, et les accompagne avec empathie vers une issue tragique. 
Pour écouter Jean-Luc Seigle .
 
 
 
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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 07:21

La couleur des sentimentsLa Couleur des sentiments– (The Help) – Kathryn Stockett – Traduction de l'américain de Pierre Girard

 

Le Mississippi n'est pas connu pour sa grande tolérance à l'égard des Noirs dans les années 60, et Jackson, petite ville où tout le monde connaît tout le monde et où tout le monde vit dans le plus grand conformiste ne fait pas exception. C'est là que vivent Skeeter, jeune bourgeoise blanche revenue de l'université, Aibileen, une femme noire aimante et discrète, domestique d'une amie de Skeeter, et la beaucoup moins discrète Minny, elle aussi bonne chez des blancs.

A cette époque et dans cette partie du monde les vies de chacun sont programmées : les blanches doivent se marier (de toutes ses amies d'enfance Skeeter est la seule à ne pas l'être), avoir des enfants, ne s'intéresser qu'à la tenue de la maison (les hommes en sont exclus), faire plaisir à leurs maris, ne lire que des romans décents ou des magazines féminins, et surtout faire partie de clubs, organiser des ventes de charités bref, tout ce qui fait qu'une femme remplit son rôle et s'épanouit, Enfin, c'est ce qu'on dit !

Les hommes, eux, doivent travailler, rapporter de l'argent et ne pas s'impliquer dans la vie domestique.

Quant aux noirs, quand ils ont du travail, ils sont ouvriers et leurs femmes deviennent domestiques, elles le savent depuis leur plus jeune âge.

Le décor est planté. La vie coule ainsi depuis des lustres et tout semble se passer au mieux. Certes, certaines femmes ne sont pas très contentes de leurs bonnes, elles en ont parfois même peur, et les bonnes ne disent rien mais n'en pensent pas moins.

Prenons Aibileen par exemple. Elle aime sincèrement les petits blancs qu'elle élève. Ils l'aiment eux aussi peut-être même plus que leurs mères biologiques. Tant qu'elle le peut, discrètement, elle leur parle, au travers « d'histoires secrètes », d'égalité entre Noirs et Blancs. Mais elle sait bien qu'une fois adultes, voire même avant, ils se comporteront comme leurs parents. L'école les aidera bien d'ailleurs, comme cette ignoble Miss Taylor, institutrice de la petite Mae Mobley au jardin d'enfants qui affirme à la petite que les Noirs sont sales. Alors, quand ils deviennent un peu plus grands, Aibileen va dans une autre famille, pour ne pas les voir changer.

Skeeter est un peu différente dans ce paysage. Trop grande, pas très jolie, elle n'est pas revenue de l'université avec un mari mais avec un diplôme, au grand désespoir de sa mère. Skeeter voudrait écrire, devenir journaliste mais tout ce qu'elle décroche c'est un emploi de chroniqueuse dans le journal local. Elle doit répondre aux questions des lectrices sur la bonne tenue d'une maison . Qu'est-ce qu'elle en sait elle, de la façon de bien récurer une casserole brûlée ou de tenir propre les cols de chemises de son mari ? Elle a une bonne pour ça, elle ne s'est jamais posée ces questions. C'est ainsi qu'elle entre en contact plus étroit avec Aibileen. Cette dernière lui donne les conseils et Skeeter n'a plus qu'à rédiger.

La relation deviendra plus étroite quand Skeeter se mettra en tête d'écrire un témoignage de ce que peut être la vie d'une bonne dans une famille blanche à Jackson, Mississippi. Il leur faudra convaincre d'autres bonnes, vaincre leurs peurs et leurs réticences. Skeeter devra mentir à sa famille, à ses amies, qui montreront leur vrais visages au fil des pages.

Ce roman à trois voix se laisse lire avec plaisir. L'alternance des chapitres donnant tour à tour la parole à Skeeter, Aibileen et Minny imprime un rythme au récit et on veut savoir comment les relations vont évoluer, comment leurs vies vont changer, peut-être...sûrement.

L'écriture est agréable et chacune des trois femmes a sa voix bien personnelle. Je me suis attachée à ces trois personnages bien différents qui vont se découvrir avec méfiance d'abord, avec défiance parfois, dans un projet commun.

Certes, ce roman n'est pas une thèse sur la ségrégation. D'ailleurs le contexte politique du moment - la montée en puissance des idées d'un certain Martin Luther King , et l'évolution politique quant à la question Noire – n'est montré qu'en filigrane.

Par contre, l'originalité vient justement de l'entrée qu'a trouvé l'auteur pour parler de cette période. Par le petit bout de la lorgnette, elle nous montre une société étriquée, guindée, engluée dans le conformisme et la certitude d'être supérieure. Des générations de racisme basé sur l'ignorance font affirmer par les Blancs que les Noirs sont sales, porteurs de maladies, ce qui les pousse à exiger de leurs employés d'utiliser des toilettes à part ou de ne pas manger à leur table ni dans les mêmes assiettes.

Une société qui s'était (le passé est peut-être un peu trop optimiste) fait un tel carcan qu'elle avait aussi réduit les Blancs en esclavage (toute proportion gardée bien sûr !). Impossible d'être intégré si on ne pensait pas de la même façon, impossible aussi si on ne venait pas du bon milieu, si on n'avait pas eu la même éducation.

Les femmes de cette société ne sont pas montrées sous leur meilleur jour, loin s'en faut. Elles sont les garants de la bienséance et des traditions, elles font et défont les réputations, capables de mettre d'anciennes amies telles que Skeeter au ban de leur groupe quand elles ne veulent plus adhérer à la pensée unique, ou comme Celia, parce qu'elle ne vient pas du bon milieu. Elles sont d'une cruauté incroyable entre elles, à commencer par l'infecte Hilly. La peur de ne plus faire partie du groupe leur fait renoncer à leur liberté de penser. Ce n'est qu'à la fin que certaines révèleront leur désaccord, mais jamais en public, toujours de peur de l'exclusion. Et finalement on les plaint.

On sent bien en lisant les dernières pages, que Kathryn Stockett, elle-même originaire du Mississippi, a mis beaucoup d'elle-même dans le personnage de Skeeter, et beaucoup de la bonne de sa grand-mère, dont elle était très proche, dans le personnage d'Aibileen. Elle semble vouloir excuser l'ignorance dans laquelle elle a été élevée, et montrer que tout n'était pas tout blanc ou tout noir (pardon pour le jeu de mots !), que certaines bonnes travaillaient dans de bonnes familles.

De bonnes familles, oui, mais qui refusaient quand même de partager leurs toilettes avec leur employée de maison !

Ce roman a été porté aux nues, il a été présenté comme un livre engagé...je suis loin de partager cette opinion. J'ai pris plaisir à cette lecture pour les personnages attachants et pour l'humour souvent présent, notamment avec le personnage de Minny. Mais je n'y ai rien appris sur l'époque ni sur la vie des Noirs au Mississippi. J'ai parfois été un peu gênée par les clichés, et j'aurai préféré que la tentative d'utiliser une langue différente pour les deux femmes noires aille plus loin dans l'approche de la réalité.

Drenière remarque : le titre original – The Help - est de loin meilleur que la traduction française que je trouve un peu cul-cul.

Pour en savoir un peu plus sur l'auteur et ce roman c'est  ici.

Pour le mois américain chez Titine.

 

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